Boris Lechevalier a créé Altios en 1991 aux côtés de Bruno Mascart et Patrick Ferron.
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Spécialisée dans l'accompagnement des entreprises à l'international, Altios International a vécu le confinement dans chacun des 22 pays où elle est implantée. Rencontre avec Boris Lechevalier, cofondateur et dirigeant du bureau lyonnais d'Altios.
Bref Eco : Altios est présent dans 22 pays. Comment avez-vous géré l’épidémie et la vague de confinement qui s’est propagée à la quasi-totalité de la planète ?
Boris Lechevalier : Notre priorité est la santé de nos collaborateurs. Nous avons donc fait comme toutes les entreprises, en mettant en place le télétravail pour les 450 collaborateurs que nous avons à l’étranger qui sont pour certains du personnel Altios et pour d’autres des collaborateurs en portage salarial. Nous avons commencé en Chine dès le mois de février, puis en Italie. Le reste du monde a suivi, de l’Europe à l’Amérique du Nord. Passée cette première étape, nous avons tout de suite travaillé avec nos clients pour les aider. Et pour gérer en direct vingt pays, je puis vous dire qu’aucun pays n’a réagi aussi vite que la France l’a fait. Honnêtement, en termes de dispositifs pour les entreprises, il n’y a aucun équivalent. L’Etat français n’a pas failli.
Bref Eco : Comment, concrètement, intervenez-vous auprès de vos clients ?
Boris Lechevalier : Tous les déplacements à l’étranger étant à l’arrêt, ce sont nos collaborateurs en place dans nos 28 bureaux qui ont pris le relais pour les entreprises. Il a fallu s’informer des mesures d’aide aux entreprises mises en place dans chaque pays et contacter nos 300 entreprises clientes pour leur expliquer tout cela. Nous avons également mis en place une ligne téléphonique dédiée à la crise, la « Global Head Desk », pour répondre aux questions de nos clients.
Bref Eco : Justement, quelles questions se posent les entreprises présentes à l’international ?
Boris Lechevalier : Elles sont très concrètes : puis-je mettre ma filiale italienne en sommeil pendant un an ? Est-ce le bon moment pour étudier les opportunités d’acquisition aux Etats-Unis ? Comment puis-je réactiver et sécuriser ma distribution en Chine pendant que le pays se remet d’une période de confinement ? Quels sont les mécanismes d’indemnisation du chômage en Espagne ? Puis-je gérer de manière réaliste une succursale en Inde sans employés ? Comment puis-je bénéficier des aides du gouvernement en Allemagne ? En tout, en trois semaines, nous avons reçu 150 appels. Nos clients ont besoin d’échanges et d’écoute.
Après ces questions de court terme, les dirigeants sont maintenant entrés dans ce que j’appelle la phase 2, celle du « maintenant, comment on fait ? Comment on gère le business dans les semaines qui viennent ». Il faut que l’activité continue. Nous avons lancé des webinaires pour répondre à certaines de ces questions.
Demain, les choses vont bouger et il y aura plus de relocalisations.
Bref Eco : A quoi peut ressembler cette phase 2 dans les entreprises que vous suivez ?
Boris Lechevalier : S’il faut être dans l’action durant cette période, il ne faut pas oublier la réflexion. Cette période peut être propice à se poser les bonnes questions sur son business model. Demain les choses vont bouger et il y aura plus de relocalisations. Cela aura un impact sur nos métiers d’accompagnement à l’international qui devront aussi évoluer.
Bref Eco : Où en sont les projets d’implantation à l’international de vos clients ?
Boris Lechevalier : Aujourd’hui, nos activités d’études de marché sont à l’arrêt. Mais les projets d’implantation à l’étranger n’ont pas disparu pour autant. Les ETI ne remettent pas en cause l’ouverture de leurs filiales. Les missions, quand elles sont stratégiques pour l’entreprise (recrutement, création de filiale, croissance externe), se poursuivent.
Zoom sur Altios International
Bureaux dans 22 pays
Siège : Francheville
CA 2019 : 29 M€
Effectif : 200 personnes
Cet article a été publié dans le numéro 2410 de Bref Eco.