Fermé en 2016, le moulin Soufflet de Lozanne vient de rouvrir en version bio. Mais à pleine capacité, il n'emploiera que 5 personnes contre 35 auparavant.
Fermé en 2016, le moulin de Lozanne (Beaujolais sud) a été rénové par son propriétaire, le groupe familial Soufflet, géant français des filières céréalières, qui en fait son premier équipement dédié au blé bio.
Acquis en 1978 par le groupe Soufflet, le moulin de Lozanne a compté jusqu’à 35 salariés durant sa période faste : « La meunerie française a dû faire face à une surcapacité lorsque les volumes exportés ont commencé à baisser à partir du début des années 2000 », commente Erick Roos, directeur général de Moulins Soufflet. « Le moulin de Lozanne, qui traitait 200 tonnes de blé conventionnel par jour quand les équipements plus récents affichent plutôt 500 à 600 tonnes, n’était plus compétitif et de gros investissements auraient été nécessaires pour le moderniser. » Ainsi, en 2016, Soufflet ferme Lozanne tout en conservant le site dans son patrimoine.
Le blé bio coûte 2,5 à 3 fois plus cher que le conventionnel
Dans le même temps, le groupe, qui lance en 2017 le pain « Baguépi responsable », réfléchit à de nouvelles gammes de farine : la farine locale et la farine bio. « Nous avons pensé qu’il y avait une place sur le bio pour nous car nous pouvons garantir l’Origine France, contrairement à nos concurrents », continue Erick Roos. « En 2018, le besoin de blé bio était de 150.000 tonnes alors qu’il n’y en avait que 100.000 tonnes disponibles en France. Nous avons donc travaillé le sourcing en passant des contrats pluriannuels avec des agriculteurs partenaires que nous aidons pour la conversion en bio avec des prix garantis. Le blé bio coûte 2,5 à 3 fois plus cher que le conventionnel. Parallèlement, nous avons investi dans des équipements : 2,7 millions dans un silo de stockage dans l’Aube et 2,25 millions dans le moulin de Lozanne. »
Objectif : traiter 24.000 tonnes de blé bio par an à Lozanne
Toutes les machines de Lozanne ont été changées (production via des cylindres mais aussi via des meules de pierre agglomérée). Elles pourront traiter 24.000 tonnes de blé par an avec cinq salariés. Le groupe espère atteindre ce volume dans les cinq ans. La production commence dès cette semaine avec une livraison dans la foulée aux industriels et aux artisans boulangers.
Le groupe Soufflet, dont le siège est à Nogent-sur-Seine, intervient sur les filières orge, blé (8 moulins en France), riz et légumes secs, et dans l'accompagnement des viticulteurs. Il est le premier collecteur familial de céréales en Europe et travaille aussi en négoce sur les marchés internationaux. Il conçoit également enzymes et levains ; possède des filiales industrielles en boulangerie-pâtisserie et des enseignes de restauration rapide (Pomme de pain).
Au total, le groupe emploie 7.041 collaborateurs dans 19 pays pour un chiffre d’affaires de 4,5 milliards d’euros.