Dans quelques mois, Red Farm s’installera à Villeurbanne, dans la Bel Air Farm.
Placée en redressement judiciaire le 4 novembre dernier, la Ferme urbaine lyonnaise (FUL) a trouvé un repreneur. C’est une deuxième vie qui commence pour un projet très prometteur, lancé il y a quelques années mais qui n’avait pas trouvé son marché.
Changement de nom, nouveau positionnement et nouveaux moyens sont annoncés pour une aventure qui prend une autre forme. Deux candidatures s’étaient déclarées au tribunal de commerce. La première était portée par les sociétés Epsa Dev (Paris), Sud-Ouest Conseil (Gironde) et HM2N (Haute-Loire). Favorite des salariés et du ministère public, elle a longtemps semblé tenir la corde. Toutefois, avec une offre identique sur le plan financier mais un projet industriel différent, le deuxième candidat a fini par retourner la situation en sa faveur. Il s’agit d’un groupement d’entreprises composé de trois partenaires alliés de fraîche date : Prediv (Beaumont/Puy-de-Dôme), Symilab (Aspach-le-bas/Alsace) et Caudard-Breille Group, holding du patron du groupe lyonnais de promotion immobilière DCB International. Pour 200.000 euros, l’apparent outsider devient donc le nouvel actionnaire de la FUL qui, finalement passée par la case liquidation judiciaire, va changer de nom pour devenir Red Farm. L’appellation reflète un changement de modèle économique pour la nouvelle entreprise qui repart avec neuf salariés (douze auparavant).
Plus question de produire de la nourriture
Plus question de produire, dans les conteneurs climatisés et robotisés de Red Farm, des quantités industrielles de plantes pour une alimentation urbaine en circuit court. Les phytotrons de l’ex-FUL seront désormais proposés à des industriels de la cosmétique, de la pharmacie ou de la santé comme supports techniques à leurs recherches sur les végétaux. C’est dans Bel Air Camp à Villeurbanne, un incubateur d’entreprises aménagé par DCB International, qu’une Bel Air Farm va ainsi voir le jour dans les mois à venir. Cette ferme sera aménagée dans la « cage de Faraday » de l’ancien occupant industriel des lieux (Alstom), sur 850 m2 de surface et 27 mètres de hauteur ! De quoi empiler et faire fonctionner un nombre considérable de phytotrons !
De nouvelles expertises
Didier Caudard-Breille, qui travaillait de son côté sur un concept de ferme urbaine depuis plusieurs mois, a quelque peu revu sa copie. « Nous proposons aux acteurs de la pharmacologie, des produits de bien-être ou des médecines préventives, d’accélérer considérablement leurs recherches grâce à des cultures beaucoup plus rapides en phytotron qu’en plein champ. » Partie prenante de l’opération, Prediv a su, elle aussi, convaincre en s’appuyant sur l’expertise de ses propres actionnaires : D-Lab Nutri Cosmetics (compléments alimentaires à partir d’extraits de plantes), Domes Pharma (santé humaine et animale), Greentech (fabricant d’in-grédients naturels) et Larena-Pilege (compléments alimentaires). Tandis que Symilab développe des activités de laboratoire et de bureau d’études en microbiologie, environnement et en agriculture. On comprend mieux le choix du tribunal de commerce.
Cet article a été publié dans le numéro 2439 de Bref Eco.