Après cinq ans de chantier, la base travaux de Pusignan a été mise en service.
JFB
SNCF Réseau vient d’inaugurer, à Pusignan, proche de l’aéroport de Lyon-Saint Exupéry, une nouvelle base de travaux pour régénérer la Ligne à Grande Vitesse (LGV) du Sud-Est Européen.
Cette ligne du Sud-Est Européen est l’axe le plus fréquenté du réseau à grande vitesse de France : « avec 240 TGV par jour, ce sont plus de 50 millions de passagers qui l’empruntent chaque année », précise Alexandre Bertholet, directeur de l’Infrapôle LGV Sud-Est. Effectivement, il y a peu, Christophe Fanichet, président de SNCF Voyageurs, dévoilait le chiffre record enregistré en 2023, sur l’ensemble du réseau à grande vitesse français, soit 122 millions de passagers. Sauf que cette densité de circulations pèse sur les infrastructures et qu’après trente années d’existence, il faut procéder à de lourds travaux pour garantir une sécurité irréprochable, assurer une régularité des circulations et maintenir aux passagers un bon niveau de confort.
12,5 millions d’euros d’investissement
La base travaux de Pusignan va s’y atteler. SNCF Réseau, qui a la charge de l’infrastructure ferroviaire, vient d’acquérir auprès de la mairie de Pusignan un espace de 15 hectares. Après cinq ans d’étude et 18 mois de travaux, cette surface accueille six voies de service pour des trains de travaux, avec fosses de service, des espaces de stockage, d’humidification… L'ensemble représente un investissement global de 12,5 millions d’euros, entièrement financé sur fonds propres par SNCF Réseau. Cette base aura un rayon d’action de 50 kilomètres, autant au sud qu’au nord, c’est-à-dire qu’elle se situe respectivement entre celle de Pont de Veyle (Ain) et celle d’Eurre (Drôme). Les travaux s’effectuent essentiellement de nuit. Ils démarrent le soir, sitôt après le passage du dernier TGV, et cessent avant le premier du matin suivant. À Pusignan, ce sont 250 salariés qui seront à la tâche à raison de 600 mètres par jour (ou par nuit).
Augmentation progressive des capacités de la ligne
Cet investissement fait partie de l’implication de SNCF Réseau en Auvergne-Rhône-Alpes : « nous y accordons entre 800 et 900 millions d’euros par an », complète Béatrice Leloup, sa directrice régionale. Un chiffre que l’on peut rapprocher de la contribution du Conseil régional qui verse environ 170 millions d’euros par an pour y faire circuler ses TER. Parmi les plus importants chantiers de cette année, figure la remise en état de la ligne de l’Aubrac, pour 40 millions d’euros. Figure aussi l’amélioration de la signalisation sur la LGV. « Avec une limite de 13 circulations par heure, nous sommes arrivés à saturation, en heure de pointe. Avec l’adoption d’une signalisation plus efficace, nous l’augmenterons à 14 TGV par heure, à partir de 2026, puis à 16 TGV par heure, à partir de 2030 », précise Alexandre Bertholet. Une façon de coller à l’appétence de la clientèle pour la grande vitesse sur rail et aussi pour fournir de nouvelles opportunités de marché aux nouveaux entrants, à savoir Trenitalia et Renfe.