Selon SNCF Réseau, il faudrait autour de 600 millions d’euros pour rénover les deux lignes.
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Carole Delga et Laurent Wauquiez, présidents des Régions Occitanie et Auvergne-Rhône-Alpes, appellent le gouvernement à revoir son niveau d’investissement pour les lignes de chemin de fer de l’Aubrac (Clermont-Ferrand-Béziers) et des Cévennes (Clermont-Ferrand-Nîmes), menacées de fermeture.
Alors que le volet « mobilités » du Contrat de Plan Etat-Région (CËR) n’est pas encore finalisé, les deux Régions font le constat que le financement de 100 millions d’euros, prévu aujourd’hui par le gouvernement, n’est pas à la hauteur du chantier et met en danger la pérennité des lignes de chemin de fer de l’Aubrac et des Cévennes. Selon SNCF Réseau, il faudrait autour de 600 millions d’euros de travaux pour sauvegarder ces lignes essentielles pour le transport des marchandises et des voyageurs, afin d'offrir une alternative à la voiture, au moment où le train s’affirme comme l’avenir des mobilités.
L’Occitanie fait partie des Régions leader en matière d’engagement ferroviaire. Ainsi, en juillet dernier, comme le permet désormais la Loi d’Orientation des Mobilités (Lom), elle a mis la main à la poche en annonçant le transfert de gestion de la ligne Alès-Bessèges, après celui de la ligne Montréjeau-Luchon, dans l’optique de leurs réouvertures. Cette fois, concernant les lignes d’Aubrac et des Cévennes, dont Clermont-Ferrand est au cœur, elle a réussi à associer Auvergne-Rhône-Alpes, pour alerter le gouvernement.
100 millions d’euros déjà engagés par les deux Régions
Pourtant, Laurent Wauquiez a déjà fort à faire dans sa Région avec les TER, et notamment pour éviter des fermetures de petites lignes, ou pour la réouverture de la rive droite du Rhône, à la suite du réseau d’Occitanie, justement. Alors que les trains qui circulent sur ces lignes d’Aubrac et des Cévennes sont qualifiés « Trains d’Equilibre du Territoire », et relèvent donc du niveau national. Avec Carole Delga, il est cependant d’accord pour considérer que les Régions ont fait leur part du chemin sur ces deux lignes : 72 millions d’euros pour l’Occitanie et autour de 30 millions d’euros pour ce qui concerne Auvergne-Rhône-Alpes.
Pour éviter une fermeture qui pourrait intervenir rapidement, Carole Delga estime que « les investissements d’urgence qui sont demandés à la SNCF ne font que reporter le problème ». Pour Laurent Wauquiez, « face au délitement d’une partie du réseau ferroviaire, l’action de l’Etat est un impératif auquel il ne peut plus se soustraire », après des décennies d'absence d'entretien, qui fait du réseau secondaire français l'un des plus vétustes d'Europe.