La halte fluviale de Villefranche sera livrée dans quelques mois et opérationnelle pour la prochaine saison.
Esquisse urbaine
La Communauté d’agglomération Villefranche Beaujolais Saône a lancé, début septembre, les travaux de création d’une halte fluviale, au lieu-dit « la plage ». L’idée : profiter du tourisme fluvial, essentiellement étranger, dont les retombées économiques seraient de plus de 100 millions d’euros sur l’axe Rhône-Saône.
Selon Ghislain de Longevialle, vice-président de l’Agglo au tourisme, le potentiel est important puisqu’une trentaine de bateaux accueillant 150 à 200 personnes circulent sur les deux fleuves, chaque passager consommant 90 à 100 € par jour en extra. Certains d’entre-eux vont de Tournus à la Camargue sans s’arrêter à Villefranche.
Pour l’élu, qui est aussi vigneron, la halte de Villefranche présente de nombreux atouts. Non seulement elle permettra un arrêt, court ou prolongé, en Beaujolais mais, grâce à sa proximité avec l’aéroport Saint Exupéry, Villefranche pourrait être aussi un point de départ. De là, les voyagistes peuvent aussi proposer à leurs clients des excursions dans la métropole lyonnaise et dans l’Ain. Bref, « on rapproche une clientèle », conclut l’élu qui envisage même que Villefranche soit une station d’hivernage.
Deux pontons possibles
Les travaux consistent en la réalisation de cinq ducs-d’Albe (pilotis) pour permettre l’accostage et l’amarrage des bateaux, d’un ponton et d’une passerelle d’accès à la berge. Les installations permettront aux bateaux de se connecter au réseau électrique (permettant d’éteindre les moteurs) et à l’eau potable ainsi que d’évacuer leurs déchets. Le projet prévoit également des aménagements terrestres : un parking pouvant accueillir cinq cars ainsi que plusieurs liaisons piétonnes.
Le budget est d’1,5 million d’euros HT (650 K€ de l'Agglo, 150 K€ de l’Etat, 300 K€ de la Région Auvergne-Rhône-Alpes et 400 K€ de Voies Navigables de France). En contrepartie de l'utilisation de l'équipement, les armateurs paieront une redevance. « Je ne sais pas si cela couvrira les coûts mais le but n’est pas forcément d’atteindre l’équilibre » commente l'élu. Il s’agit surtout de profiter d’un levier touristique important et de capitaliser sur la difficulté qu’ont parfois les bateaux à accoster dans les haltes existantes. Bien sûr, rien n’est contractualisé, ni avec des tour-opérateurs, ni avec des armateurs. « A nous d’être attractifs » explique Ghislain de Longevialle.
Si le retour d’expérience est positif, il est déjà prévu d’installer un second ponton à l’horizon 2021/2022.
Cet article a été publié dans le numéro 2387 de Bref Eco.