Thierry Gloriès, président de TGL Group, avait repris Floriot à Bourg-en-Bresse en 2007.
Conséquence de ses lourdes difficultés financières, le constructeur TGL Group place ce jour deux de ses sociétés du pôle construction sous la protection du tribunal de commerce de Lyon : le redressement judiciaire pour Floriot Construction et la liquidation pour TBI Construction Ile-de-France, racheté en octobre 2017.
Le bruit courait depuis la fin de l'été que TGL Group connaissait des difficultés… La rumeur s'est finalement confirmée ce mercredi 31 octobre par la voix d'un communiqué de presse émanant de TGL : « Il a été décidé de se mettre sous la protection du tribunal de commerce de Lyon, par la demande d’une mise en redressement judiciaire pour Floriot Construction et en liquidation judiciaire pour TBI Construction. Les dossiers seront déposés le 31 octobre 2018 », indique le groupe indépendant de construction, né à Bourg-en-Bressse en 1944 et repris en 2007 par Thierry Glories qui rêvait de constituer un groupe indépendant pouvant concurrencer les majors… Une ambition affirmée qui ne plaisait pas à tout le monde dans le secteur du BTP.
La difficile reprise de TBI
Pour TGL Group, qui assure avoir tout fait pour éviter ce plan, les difficultés économiques du pôle construction (140 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2018) sont dûes à plusieurs facteurs concomitants. D'une part la reprise de TBI, après sa liquidation, qui s’est avérée plus difficile que prévu, générant un besoin en fonds de roulement plus important que planifié et donc une forte consommation de trésorerie pour le groupe. « Le tribunal nous a attribués 220 collaborateurs au lieu des 170 demandés dans la seconde offre de TGL Group, ce qui nous a amenés à payer près de 50 salariés pendant 4 mois », nous confiait Céline Pomathiod, directrice générale, fin août. S'ajoutent à cela « la perte de quatre chantiers au cours de la procédure de reprise soit près de 10 millions d'euros de chiffre d’affaires manquant sur le budget » et, enfin, une difficulté à traiter des marchés pendant les neuf premiers mois, notamment pour l’activité de gros œuvre, entraînant un redémarrage trop tardif de l’activité.
Baisse d'activité pour Floriot Construction
Par ailleurs, Floriot Construction a enregistré des pertes sur plusieurs de ses chantiers et souffert d'un manque d’activité, ajouté à des retards de paiement pour près de 10 millions d'euros. Floriot Construction intervient en ce moment sur plusieurs projets dans la région, dont le CHU de Grenoble, l'Académie de Tony Parker ou encore la future salle de l'Asvel.
Le pôle immobilier n'est pas concerné
A noter que le pôle immobilier (30 millions d'euros), dont Floriot Immobilier et Floriot Contracting sont les acteurs principaux, n’est pas concerné par cette mesure économique. Lors de l'annonce de la reprise de TBI en octobre 2017, Thierry Glories évoquait déjà sa volonté de développer le pôle immobilier pour remédier aux difficultés conjoncturelles de la construction. Un présage qui s'est malheureusement révélé exact douze mois plus tard.