Vue depuis le bâtiment Organdi au Carré de Soie. Ce quartier représente 7 % de la demande placée en 2020.
A.R.
Le bilan 2020 dressé par la FNAIM Entreprises pour le bassin lyonnais fait apparaître des situations très contrastées selon la typologie de produits. Si la demande placée dans les bâtiments logistiques et les locaux d’activité n’a pas souffert de la crise sanitaire, il en est tout autrement sur le marché des bureaux.
Si l’on ne tient pas compte de l’année 2019 qui reflétait un accident de parcours, la demande placée en matière de bâtiments logistiques se maintient de manière stable à un niveau élevé. Cette année, les agents immobiliers ont placé 373.538 m² (22 transactions), à comparer à une moyenne décennale de 339.000 m². Rien de surprenant pour Laurent Lamatière de chez Arthur Loyd Logistique qui explique la force du secteur par sa situation au cœur de l’économie via l’e-commerce dont on parle souvent, mais pas uniquement, l’industrie étant très cliente de la logistique.
Sur le bassin lyonnais, 2e pôle français avec 6 millions de m², 60 % de la demande placée a été le fait des prestataires durant l’année écoulée. Trois gros deals sont le fait d’entreprises pour leur propre compte : il s’agit de LDLC pour 27.852 m² à Saint-Quentin-Fallavier ; de Richardson pour 32.500 m² à Reventin Vaugris et du Laboratoire Arrow pour 24.606 m² à Saint-Vulbas. A noter que le bâtiment de LDLC mais aussi un bâtiment du prestataire LDPI ont été construits après démolition d’anciens entrepôts. Des cas de figure qui pourraient se multiplier dans l’avenir tant l’offre disponible est insuffisante (moins d’un an de stock) et les terrains rares. Ce qui contribue à l’augmentation des loyers et à l’éloignement de certaines installations.
Les PME cherchent maintenant plus à acheter qu'à louer
La demande placée dans les locaux industriels est plutôt stable elle aussi (-7 % sur un an), à 342.010 m², soit précisément la moyenne décennale. « Malgré le premier confinement, le nombre de transactions (368) présente la 3e meilleure performance historique » note Jean-Christophe Serbonnet de chez Sorovim, avec 40 % des transactions pour des surfaces de plus de 500 m².
Le marché est stable, l’offre disponible aussi mais un déséquilibre apparaît malgré tout. Alors que traditionnellement 50 à 55 % des deals sont des baux, les entreprises cherchent de plus en plus à acheter leurs locaux et les agents immobiliers ne peuvent pas leur répondre positivement. Comme en logistique, faute de foncier, les prix augmentent et les projets sont toujours plus éloignés.
Les grandes entreprises ont gelé les décisions
Du côté des bureaux, la crise a fait son œuvre. Les grandes entreprises ont suspendu leur projet pour réfléchir à de nouvelles organisations et la demande placée a dégringolé. Par rapport à 2019, la FNAIM Entreprises annonce – 52 % ! Mais 2019 était une année exceptionnelle. 2020 atterrit à 217.301 m² placés pour une moyenne décennale de 277.000 m². Grosso modo, le marché recule de quinze ans.
Même effet sur le nombre de transactions : 430 en 2020 pour une moyenne décennale de 517. Et si les grandes entreprises ont tout gelé, sauf Enedis qui a pris 18.170 m² dans le projet d’Em2c à Gerland, les PME de moins de cent personnes n’ont, semble-t-il, pas modifié leurs plans. Et comme dans l’industrie, ces PME cherchent à acheter. « Les ventes ont représenté 21 % des deals en 2020, analyse Julien Chavry de chez Nexity Conseil, mais la demande est supérieure. Il y a pénurie de bureaux à l’acquisition. » Les loyers quant à eux continuent de progresser. Le loyer « prime » constaté dans les tours de la Part Dieu à Lyon culmine maintenant à 335 euros HT et HC/m²/an.