Martine Lebeau, future ex- gérante, entourée de ses successeurs : Boris Surjon (à gauche) et Philippe Pelade.
DR Librairie Les Volcans
Depuis l’assemblée générale des sociétaires de la coopérative Les Volcans le 25 septembre, la librairie clermontoise a deux nouveaux gérants aux profils complémentaires. Ils succèdent à Martine Lebeau.
La librairie Les Volcans compte désormais deux gérants : un libraire, « associé historique », Philippe Pelade, et un nouveau venu issu du monde de l’économie sociale et solidaire, Boris Surjon, qui ont présenté leur projet aux sociétaires en début d’année. « Nous sommes dans la continuité. Nous n’allons pas tout révolutionner, mais nous avons quelques idées de développement », annoncent-ils.
La coopérative a été créée en 2014 par douze salariés qui ont rassemblé leur prime de licenciement, leurs économies et leur énergie pour sauver cette librairie entraînée dans la liquidation judiciaire du groupe Chapitre. « Le groupe nous coûtait très cher : en retrouvant son indépendance, la librairie devait redevenir rentable », rappelle Martine Lebeau, gérante depuis huit ans.
400 événements par an qui attirent des clients
En huit ans, la librairie Les Volcans a grimpé de la 94e à la 17e place du classement national des librairies indépendantes réalisé par Livres Hebdo en prenant en compte la vente de livres (80 % du chiffre d’affaires des Volcans). Son chiffre d'affaires devrait atteindre 8 millions d'euros cette année. Elle emploie 50 personnes (33 à la réouverture).
Selon Martine Lebeau, la mobilisation des salariés sociétaires et des autres, le soutien des clients qui « piaffaient d’impatience pendant les six mois de fermeture » et de partenaires privés et publics expliquent en partie le succès de cette reprise. « La création du patio, dans lequel une équipe dédiée organise des rencontres avec des auteurs, des expositions, des showcases, nous a apporté une notoriété locale et nationale. Ces 400 événements par an, au minimum, attirent des clients », ajoute Philippe Pelade.
La bientôt ex-gérante apprécie la liberté de gestion : la prise de décision est rapide. « On peut tester sans devoir rendre des comptes à une instance supérieure. » Ce que feront ses successeurs qui envisagent de mettre en place la vente à distance. Déjà les clients peuvent commander en ligne et venir à la librairie pour payer et retirer les livres. « Créer une boutique en ligne est un chemin de crête, analyse Boris Surjon. Il ne faut pas que ceux qui ne peuvent pas se déplacer soient contraints de commander ailleurs mais il faut aussi conserver le contact entre clients et libraires. »
Cet article a été publié dans le numéro 2510 de Bref Eco.