L’actuelle direction de Casino évoque « le procès du passé ».
Daniel Martin
Jean-Charles Naouri (ex-Casino) et Nicolas Miguet (patron de presse) se retrouvent en première ligne pour répondre à des accusations au sujet du cours de Bourse de Casino en 2018 et 2019.
Au terme d’une enquête du Parquet national financier, l’ex-Pdg de Casino Jean-Charles Naouri comparait depuis le 1er octobre devant le tribunal correctionnel de Paris pour manipulation de cours et corruption, soupçonné d’avoir manœuvré pour maintenir artificiellement le cours de l’action de septembre 2018 à juin 2019.
Sur le banc des prévenus, est également présent le patron de presse boursière Nicolas Miguet, suspecté d’avoir diffusé, contre rémunération, des informations favorable au groupe en grande difficulté. Ce dernier avait signé en septembre 2018 une convention de conseils facturée 823 000 euros avec l’ex-magnat de la grande distribution. Lequel a déclaré au tribunal qu’il ignorerait alors que le directeur de publication de « La Lettre La Bourse » et « L’hebdo Bourse plus » avait été sanctionné à deux reprises par l’Autorité des marchés financiers.
La société Casino Guichard Perrachon également poursuivie
Nicolas Miguet consent à admettre des conflits d'intérêts, mais nie le reste de la prévention : manipulation de cours en bande organisée, corruption privée passive, blanchiment de cette corruption et délit d'initié. La société Casino Guichard Perrachon, tombée en 2024 dans l'escarcelle du milliardaire tchèque Daniel Kretinsky au terme d'une vaste restructuration de sa dette, est également poursuivie devant le tribunal pour manipulation de cours en bande organisée et corruption privée active. Trois anciens hauts cadres de l'entreprise sont aussi jugés pour les mêmes infractions. Parmi eux, l'ancien directeur de la communication comparaîtra en plus pour délit d'initié.
L’ex-Pdg parle d’une défense contre des « attaques spéculatives virulentes »
Jean-Charles Naouri, qui conteste l'ensemble des faits, a toujours mis en avant « les attaques spéculatives virulentes » auxquelles le titre Casino Guichard Perrachon a dû faire face durant cette période « en s'entourant de professionnels compétents dans leurs domaines respectifs, dans le but de protéger tout simplement l'intérêt social du groupe ». L’ex-actionnaire majoritaire de Casino insiste sur « la vaste opération menée en 2018 par 17 fonds de ventes à découvert, destinée à faire baisser le cours de l'action ».
Alors que l’actuelle direction de Casino évoque « le procès du passé », plusieurs petits actionnaires et des descendants de Geoffroy-Guichard, le fondateur de Casino, sont partie civile dans le cadre de l’audience, qui est prévue pour une durée de trois semaines.