Les supermarchés de l’enseigne ont disparu du paysage stéphanois.
Daniel Martin
L’impact de la restructuration du groupe stéphanois sera lourd en termes d’emploi. Avec un nombre de suppressions de postes qui se situe dans le haut de la fourchette des prévisions.
Plus de 3.000 postes vont être supprimés au sein du groupe Casino, ont annoncé vendredi les organisations syndicales du groupe au lendemain des CSEC des deux plus grosses sociétés du groupe stéphanois de distribution. Le Plan de sauvetage de l’emploi de Distribution Casino France, qui gère les magasins et le siège social du groupe, dont le comité social et économique était réuni jeudi à Saint-Étienne, prévoit 2.029 suppressions de postes. Le PSE d’Easydis, la filiale logistique de Casino, fixe quant à lui à 740 le nombre d’emplois supprimés, avec la fermeture de quatre entrepôts et la vente de deux autres parmi les 12 sites de l’Hexagone.
« En ajoutant les postes qui vont disparaître dans les autres sociétés du périmètre historique du groupe, ainsi qu’au sein de Monoprix et de Franprix, ce sont au total plus de 3.000 salariés qui sont concernés », a déclaré vendredi Hervé Preynat, délégué syndical central CFDT d’Easydis. Une estimation confirmée par des représentants des quatre autres organisations syndicales représentées dans le groupe.
Selon la direction, tous les postes supprimés ne se traduiront pas par des licenciements
Un chiffrage qui n’est « ni démenti ni confirmé » par la direction de Casino. Elle souligne toutefois que « tous les postes supprimés ne se traduiront pas par des licenciements secs, car des salariés bénéficieront d’un reclassement ou d’une création de poste, tandis que d’autres ont demandé un départ volontaire anticipé ». En avril dernier, le groupe dirigé par Philippe Palazzi avait donné une prévision de réduction d’effectif comprise dans une fourchette large allant de 1.293 à 3.267.
Une trentaine de magasins du groupe pourrait fermer faute de repreneur
« Il est clair que nous serons très proches du haut de cette fourchette, d’autant plus que près d’une trentaine de magasins du groupe pourrait fermer faute de repreneur, y compris certains dont la reprise avait été annoncée par Intermarché », poursuit une élue du personnel.
Les projets de PSE d’Easydis et de DCF avaient bénéficié, en juillet et août dernier, d’un accord majoritaire des organisations syndicales, seule la CFDT ne les ayant pas signés. Jeudi, l’ensemble des organisations syndicales consultées lors du CSE de ces deux sociétés ont rendu à l’unanimité (CFDT, UNSA, CGT, FO, CFE-CGC) un « avis défavorable concernant le déroulement de l’ensemble de la procédure ». Certains représentants du personnel pointent « la faiblesse du volet social, avec des indemnités supra légales plafonnées à six mois de salaire pour les personnes licenciées ayant plus de 20 ans d’ancienneté et un congé de reclassement fixé à 70 % du salaire brut ».
D’autres élus mettent en avant « l’insuffisance de l’information qui nous a été communiquée durant la procédure et les incertitudes qui pèsent sur l’avenir du groupe » que le consortium de repreneurs, emmené par le milliardaire tchèque Daniel Kretinsky, veut réorienter sur le commerce alimentaire de proximité.