Selon l'enquête de la CCI, Les nouveaux modes de distribution compatibles avec le confinement ne permettent de retrouver que 13% de l'activité perdue.
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À l’exception des bars et restaurants, les commerces ont donc rouvert ce samedi 28. Sont-ils pour autant sauvés ? Philippe Valentin, président de la CCI Lyon Métropole Saint-Étienne Roanne, en doute.
Le deuxième confinement est arrivé alors que les entreprises, et particulièrement les commerces, commençaient tout juste à sortir la tête de l’eau. La CCI Lyon Métropole Saint-Étienne Roanne, qui essaie de mesurer précisément son impact, indique que 84 % des commerces avaient retrouvé leur activité « normale » avant le 30 octobre mais que la semaine dernière, 75 % avaient perdu plus de la moitié de leur activité, 87 % ayant placé au moins la moitié de leurs salariés au chômage partiel.
Le click and collect pour payer les frais fixes
Selon l’enquête menée, les nouveaux modes de distribution compatibles avec le confinement (livraison, click and collect, rendez-vous…) n'ont permis de retrouver que 13 % des ventes perdues. Marc Degrange, vice-président de la CCI qui tient lui-même un magasin de chaussures à Oullins, indique que lorsque les ventes en click and collect atteignent ce niveau, elles permettent de payer les frais fixes. Mais il prévient que les prochains mois seront compliqués. « Lorsque l’on a acheté un stock, il faut le payer. Ensuite, vont arriver les remboursements d’emprunt et les cotisations Urssaf… »
Et le président de prévenir : « les entreprises sont encore sous perfusion. On va voir début 2021 les conséquences de la fin des aides. Il faudra que ce soit très progressif car s'ajoutera à ce moment une certaine frilosité des banques craignant les créances douteuses ».
Pronostic vital engagé pour l'événementiel
La CCI s’intéresse évidemment à tous les secteurs d’activité. Et concernant l’événementiel, qui représenterait 300.000 emplois sur le territoire, elle promet d’intensifier son lobbying auprès du gouvernement et de démontrer « qu’il ne faut pas forcément faire l’amalgame entre événement et rassemblement ». « Le moral des entrepreneurs est au plus bas » prévient Philippe Valentin, « 55 % d’entre eux disent que le pronostic vital de leur entreprise est engagé à 6 mois… »
Même tableau sombre pour les restaurateurs qui pourraient être 30 % à baisser définitivement le rideau.
Au total, la CCI, qui connaît elle-même des difficultés financières majeures, a quotidiennement des contacts avec 600 chefs d’entreprise. 150 conseillers de la CCI sont dédiés à cette tâche par téléphone, en visio, par mail ou en rendez-vous physiques.