La chimie du végétal utilise des matières premières végétales pour la fabrication d’ingrédients, de matériaux et de produits finis.
Du 22 au 24 mai, Lyon accueille la cinquième édition du Plant Based Summit, congrès européen de la chimie du végétal ; une filière inscrite dans l’économie circulaire au sein de laquelle les entreprises françaises, et celles ancrées en Auvergne-Rhône-Alpes notamment, jouent un rôle moteur.
400 à 500 participants venus de toute l'Europe, et plus de 100 intervenants internationaux sont attendus pour prendre part à cet événement qui sera ponctué de conférences (trente sont programmées centrées sur des thématiques d'actualité), de conventions d'affaires (destinées à initier des contacts et partenariats commerciaux), d'expositions…
Pour rappel, la chimie du végétal utilise des matières premières végétales pour la fabrication d’ingrédients, de matériaux et de produits finis qui sont dès lors dits « biosourcés ». Issus de ressources renouvelables, ces produits se retrouvent dans un grand nombre d'applications industrielles (polymères, bitume…) et grand public (cosmétiques, peintures, détergents, emballages…).
« Cette filière a réellement démarré au début des années 2000, suite à la hausse du prix du pétrole qui a favorisé l'émergence de différents projets. Mais la dégringolade des prix en 2010 a fait qu'une partie des projets est tombée à l'eau », rappelle François Monnet, président de l'association Chimie du végétal (ACDV) et directeur Technologies émergentes chez Solvay, pour qui « nous assistons à un renouveau, avec une éclosion de nouveaux projets ». Ce secteur représenterait nationalement quelque 100.000 emplois directs et indirects.
Le poids de la région Auvergne-Rhône-Alpes
« Après Lille, qui a accueilli ce congrès ces deux dernières années, Lyon n'a pas été choisie par hasard », ont rappelé tour à tour, en présentant l'événement, François Monnet et Philippe le Thuaut, chargé de projet Innovation chimie, polymères et matériaux au sein du pôle de compétitivité chimie et environnement Axelera (partenaire organisateur du congrès). La région toute entière jouit d'un contexte propice au développement de cette filière puisqu'elle rassemble à la fois des producteurs de ressources (produits agricoles et gisement bois), des transformateurs (les acteurs de la chimie en particulier) et des utilisateurs (industriels du béton, de la peinture, des emballages…),
Toute la chaîne de valeur représentée
« Toute la chaîne de valeur est présente dans notre région qui concentre plusieurs laboratoires de R & D et des instituts de recherche de chimie à Lyon et à Clermont-Ferrand, des pôles de compétitivité comme Axelera et Céréales Vallées Nutravita, et un tissu d'entreprises allant des grands groupes tels que Michelin et Solvay à de jeunes pousses en passant par des PME », note encore Philippe le Thuaut. La société Ecoat, créée en 2011 et dont l'unité de fabrication est implantée sur la plateforme de Roussillon en Isère offre, en matière de chimie du végétal, un bel exemple. Spécialisée dans les résines végétales destinées à obtenir des peintures respectueuses de l'environnement, elle présentera sur le salon sa nouvelle gamme de résines issues de travaux de recherche menés avec l'école d'ingénieurs Itech.