La future unité de production de Carbogen AMCIS sur le Biopôle de Clermont-Limagne prouve la bonne santé du secteur pharma qui a bien résisté.
Cabinet Archi 3A
Selon le « Baromètre de l’Attractivité de la France » d'EY qui vient de paraître, la France a réussi à conserver son premier rang européen en matière d'accueil de projets d’investissements étrangers, malgré un ralentissement plus marqué que dans le reste de l'Europe.
La crise est passée par là ! Avec 5.578 projets d’investissements étrangers annoncés en Europe en 2020, la chute est brutale. Elle représente une baisse de 13 % par rapport à 2019 : « L’investissement international en Europe a subi les contrecoups de la crise, dans les mêmes proportions qu’après la crise financière de 2008, 2009 et 2010, explique Fabrice Reynaud, associé d'EY Consulting, département International Location Advisory Services. Nous sommes revenus au niveau de 2015. C'est comme si on effaçait les cinq dernières années ». Malgré tout, Fabrice Reynaud estime que les investissements ont plutôt bien résisté en Europe, d'une part parce que plusieurs décisions avaient été prises avant la crise sanitaire, et d'autre part, parce qu'il y a eu beaucoup de projets d'extension (et moins de projets d'implantation, dits greenfield).
La France première… mais plus touchée
Malgré le contexte, la France a réussi à conserver son premier rang, acquis pour la première fois en 2020, avec 985 projets. Comme l'an dernier, l'Hexagone est talonné par le Royaume-Uni (975 projets) et l’Allemagne (930). Néanmoins, il y a une ombre au tableau : la France a tout de même vu le nombre de projets d’investissements étrangers diminuer de 18 % : « C'est une baisse assez forte puisque le Royaume-Uni est à - 12 % et l'Allemagne à seulement - 4 % », fait remarquer Fabrice Reynaud qui note « un vrai bénéfice d'image sur l'Allemagne ». Malgré tout, les dirigeants d'entreprise interrogés par EY dans le cadre de l'étude estiment, pour 44 % d'entre eux, que le plan de relance français (et les mesures de soutien mises en place) a été plus performant que dans les autres pays, la même proportion estimant qu'il a été « ni plus ni moins performant ».
Auvergne-Rhône-Alpes toujours en deuxième place
Au niveau des régions françaises, peu de changement à noter, l'Île-de-France restant largement devant, avec 29 % des projets de l'Hexagone (soit 288 projets), Auvergne-Rhône-Alpes trustant, comme l'an dernier, la deuxième marche du podium avec 13 % des projets (126), devant les Hauts-de-France. Si ces trois régions ont vu leur nombre de projets diminuer du même ordre que la moyenne française, d'autres régions ont été plus durement touchées, notamment l'Occitanie qui recule de 31 % du fait de sa forte dépendance à l’industrie aéronautique.
A contrario, d'autres régions ont vu le nombre de projets d'investissements étrangers progresser, comme le Grand Est (+ 7 %) qui a profité, selon Fabrice Eynaud, de sa proximité avec l'Allemagne. Cette dernière est d'ailleurs au coude-à-coude avec les Etats-Unis en nombre de projets dans la région Aura.
La région a bien résisté sur le digital et les services aux entreprises, et a progressé dans la pharma et les sciences du vivant
Pour Marc-André Audisio, associé EY, directeur des activités en région, il est normal que la région Aura ait été impactée par la baisse des investissements étrangers, « 40 % des investissements directs étrangers étant habituellement productifs. Or, ce sont ces projets industriels qui ont été les plus impactés par la crise. Heureusement, la région a bien résisté sur le digital et les services aux entreprises, et a progressé dans la pharma et les sciences du vivant avec trois fois plus de projets ».