En tant que fondateur du start-up studio Solyft, Thomas Lagier a pris un mandat social au sein de Lowit, le temps de lancer l'activité.
A.R.
La société Lowit a bâti un business sur le fameux « décret tertiaire » qui conduit les entreprises à réduire leur impact énergétique. Sa proposition : un diagnostic automatique, des recommandations de travaux et un suivi des performances.
L’initiative revient à Thomas Lagier, cofondateur de la société Forcity, disparue en 2019 et qui était spécialisée dans la modélisation de l’évolution dynamique des territoires. Elle est celle d’un start-up studio, baptisé Solyft et destiné à « faire émerger des outils numériques pour les nouveaux business », explique Thomas Lagier. « L’objectif est de suivre et faire décoller un à deux projets par an. Nous intervenons d’abord par du conseil puis par un investissement au capital et enfin, en passant du temps au sein de la structure à travers la prise de mandats sociaux ».
La première start-up n’a pas tardé à voir le jour avec la rencontre d’un bureau d’études thermiques du bâtiment. De la réflexion des deux entités, est née en 2020 Lowit, une entreprise qui s’intéresse à la transition énergétique des bâtiments tertiaires de plus 1 000 m² soumis au fameux « décret tertiaire » qui impose une baisse des consommations énergétiques de 40 % pour 2030, de 50 % pour 2040 et de 60 % pour 2050.
« Nous considérons que les outils existant sur le marché ne sont pas adaptés aux audits énergétiques en question : ils génèrent trop de papier, ils sont trop vite périmés, ils sont trop chers avec un prix médian de 6 000 euros », indique Thomas Lagier qui dirige donc Lowit.
Audit automatisé puis programmation
La proposition de Lowit est la suivante : réaliser un audit automatisé pour déterminer le profil du bâtiment et de l’activité, puis préconiser des actions en prenant en compte le coût, le gain en énergie, le ROI et les contraintes de maintenance.
L’automatisation de l’audit repose sur l’utilisation des données connues de l’immeuble (surface, année de construction…) croisées avec des données « métier » complétées par les habitudes de l’entreprise et ajustées avec les consommations réelles pour aboutir sur une sorte de jumeau numérique énergétique. « Nous générons ensuite un plan de programmation des investissements (PPI) dynamique qui adapte la trajectoire à suivre dès qu’on change un paramètre ».
S'adresser aux gros propriétaires
La société, qui emploie déjà 19 personnes, va recruter sept salariés. Son chiffre d’affaires 2021, établi à 600 000 euros, devrait doubler cette année. Le modèle repose sur la vente de l’audit (1 500 euros environ) puis d’un abonnement de 300 euros par an et par bâtiment pour le suivi du PPI. L’activité devrait rapidement exploser car Lowit s’adresse à de gros propriétaires comme les foncières, les groupes, les industriels ou les collectivités… Le gisement est colossal : plus de deux millions de bâtiments seraient concernés !