Six mois après la reprise de la SITL (ex-FagorBrandt) par l’américain Cenntro Motors, les salariés de l’usine de Lyon Gerland déclarent avoir alerté les pouvoirs publics, politiques et les collectivités concernées, sur la situation de leur entreprise. Outre les graves difficultés financières rencontrées du fait de mesures de chômage partiel, et du non versement à ce jour de la totalité des salaires de décembre 2014, les salariés dénoncent "le non respect des engagements" pris à la barre du tribunal, lors du jugement du 18/06/2014, par Cenntro Motors.
Concernant le volet emploi : sur les 395 salariés repris, Cenntro s'était engagé à fournir immédiatement du travail à un premier groupe de 250 et à en envoyer 145 autres en formation de 12 à 18 mois payée par l'Etat. Or, s’alarment les salariés, seuls 105 d’entre-eux ont travaillé sur le mois de novembre 2014 et toutes les productions (véhicules, filtres et deux roues) étaient à l'arrêt. En outre, aucun salarié n'est en formation. De plus, Cenntro avait affirmé disposer d'une enveloppe de 3 millions d'euros pour négocier avec 54 salariés à 48 mois de la retraite, et 40 absents pour " longue maladie". Or, aujourd'hui, aucun contact n’aurait été pris avec ces 94 salariés.
Quant au volet financier, il n’est pas davantage respecté, selon les salariés. Sur les 30 millions d'euros d’investissement annoncés par Cenntro, en deux temps (15 millions d'euros immédiatement, dont 7,5 en fonds de roulement, puis 15 millions d'euros pour le développement "d'opérations de fabrication avancées de batteries"), ils notent que "à fin octobre 2014, le résultat net annoncé est de - 3,6 millions d'euros (...) Cette situation a eu pour conséquences la suspension depuis octobre 2014 de toutes nos commandes à l'intention de nos fournisseurs, d'où l'arrêt de toutes nos productions par manque d'approvisionnement de pièces, et le renvoi chez eux des salariés de production et de services annexes, pour ne pas avoir à subvenir à leurs salaires et charges, par manque de trésorerie", déplorent les salariés qui tirent la sonnette d'alarme.
N.L.