Pour l'instant, la réussite de la Cité de la gastronomie n'est qu'architecturel. Un nouveau souffle est nécessaire pour sublimer le contenu.
A.R.
Après que l’exploitant de la Cité internationale de la gastronomie de Lyon a jeté l’éponge à l’été 2020, la Métropole de Lyon a décidé de reprendre les choses en main. Après un an de consultations, elle lance maintenant une phase expérimentale.
« La cité de la gastronomie est une réussite en termes de rénovation mais elle a été un fiasco en termes d’exploitation, notamment car l’objectif économique était trop important et car elle souffrait d’un manque de proximité avec les acteurs lyonnais de la gastronomie ». C’est par ces mots que le président de la Métropole de Lyon, Bruno Bernard, a commencé la présentation de la nouvelle version de la Cité internationale de la gastronomie.
Cet établissement, qui prend place dans la partie la plus ancienne du Grand Hôtel-Dieu restaurée pour 19 millions d’euros (collectivités et mécènes) avait été donné en exploitation à une société espagnole qui a jeté l’éponge quelques mois après l’ouverture. La Cité initiale avait été impactée par le confinement mais elle était aussi critiquée pour le prix d’entrée et la faiblesse du contenu de type musée.
Des experts réunis dans un « comité Rabelais »
Pour la renaissance de la Cité de la gastronomie, la Métropole a réuni à nouveau les mécènes et créé un comité d’experts, le « comité Rabelais », composé de professionnels de la gastronomie, de l’agriculture, de l’artisanat, des métiers de bouche, de la nutrition mais aussi de la « résilience alimentaire » et de la « justice alimentaire ». Ensemble, ils devront trouver une nouvelle formule. « Le premier projet a avorté car il manquait de sens », a expliqué encore Bruno Bernard. « Il faut conserver la gastronomie mais aborder plus largement l’alimentation, la santé et l’éducation ».
Concrètement ? Régis Marcon, le chef étoilé membre fondateur du fonds de dotation des mécènes, propose quelques pistes. Il reprend tout d’abord l’idée d’une exposition permanente « qui tienne la route » et évoque notamment l’histoire de l’alimentation. Il imagine aussi des expositions temporaires. Mais également des ateliers interactifs : « Sortir d’un lieu comme celui-ci sans goûter quelque chose, ça manque ! ». Et d’imaginer des ateliers thématiques et même des ateliers découverte des métiers pour les enfants. Le chef Marcon n’envisage pas non plus la nouvelle Cité sans une boutique qui fasse connaître les producteurs. Et vise également des conférences, des colloques et toute une partie événementielle.
Nous ne pouvons pas rater deux fois la recette
Aujourd'hui, rien n’est acté. Des expérimentations auront lieu pendant deux ans. La Métropole prévoit un budget de fonctionnement de 1 million d’euros par an. Puis il s’agira de faire le point sur les éventuels investissements complémentaires et sur le mode d’administration.
Quoi qu’il en soit, Régis Marcon donne le ton : « nous avons de beaux ingrédients, nous ne pouvons pas rater deux fois la recette ».