Les fours de fusion de l’aluminium rejettent de l’air à 550 ° qui, dans un premier échangeur, chauffera de l’eau transférée par un second échangeur dans le réseau de chaleur.
« Ce projet contribuera à faire d’Issoire une référence nationale », avance Jérôme Aguesse, directeur régional de Dalkia Centre-Est (groupe EDF), à qui la ville d’Issoire a confié, en délégation de service public, la création et l’exploitation d'un réseau de chaleur Energ’Iss, alimenté par la chaleur résiduelle des fours de Constellium.
Premier argument à l’appui de cette affirmation : alors que le recours à l’énergie fatale issue de l’activité industrielle « reste encore extrêmement marginal », Energ’Iss sera alimenté à 54 % par la chaleur résiduelle de fours de fonderie de Constellium. Selon l’Ademe, le gisement de cette énergie fatale atteint, en France, 110 TWh. L’utiliser permettrait de fournir chauffage et eau chaude à douze millions de logements. Dans ce contexte, Energ’Iss fait donc figure de pionnier. « Ce projet montre les bénéfices de la collaboration public-privé », souligne Stéphane Corre, directeur de Constellium Issoire.
Un taux d’énergies renouvelables et de récupération rarement égalé de 90 %
« La récupération de chaleur s’intègre dans notre démarche globale de promotion du développement durable et d’efficacité énergétique, tout en améliorant nos outils et processus de production », souligne Constellium qui a réalisé « un investissement significatif, en partie subventionné par l’Ademe » pour installer un système de captation de la chaleur résiduelle à la sortie de certains de ses fours. Dalkia achètera celle-ci et va investir 11 millions d’euros (dont une subvention de l’Ademe de 5 millions et 1,25 million de Certificats d’économie d’énergie). L’énergéticien construira, dans l’enceinte de Constellium, un échangeur thermique et une chaufferie qui fournira 46 % des besoins du réseau : 36 % avec du bois et 10 % avec du gaz. « Energ’Iss atteindra un taux d’énergies renouvelables et de récupération rarement égalé de 90 % », insiste Jérôme Aguesse. « Dalkia, à travers sa société dédiée Energ’Iss, a su proposer des solutions techniques innovantes. »
Son investissement comprend également la construction d'un réseau de 9 km qui desservira une quarantaine de bâtiments publics, privés, tertiaires ou de logements à partir de l'automne 2022. « Ce réseau renforce les liens étroits qui unissent notre ville et son tissu économique », conclut Bertrand Barraud, maire d’Issoire.
Cet article a été publié dans le numéro 2459 de Bref Eco.