Pour ses promoteurs, ce dispositif permet de partager la valeur produite avec les acteurs du territoire, tout en offrant aux collectivités locales une maîtrise de la stratégie.
La communauté de communes Saône Beaujolais souhaite s'approprier la compétence liée au développement des énergies renouvelables, notamment afin d’assurer ses ressources financières dans les prochaines années. Elle s'est ainsi rapprochée de Corfu Solaire et du fonds régional OSER pour monter en puissance sur le solaire.
« L’énergie est devenue un levier d’indépendance financière », insiste Jacky Ménichon, président de la CCSB. Epaulée par le fonds régional OSER, la communauté de communes a mis en place un partenariat public-privé avec l’entreprise Corfu Solaire, filiale du groupe Terre et Lac dédiée au solaire photovoltaïque. « Nous travaillons beaucoup avec les collectivités locales dans un contexte où les territoires souhaitent se réapproprier leurs politiques énergétiques », explique Sébastien Fenet, directeur général de Terre et Lac, un groupe lyonnais d’une soixantaine de collaborateurs qui réalise un chiffre d’affaires de 13 millions d’euros et compte à ce jour plus de 350 MWc de puissance installée.
Le fonds régional OSER, créé en 2014 pour faciliter le déploiement des énergies renouvelables, intervient également dans ce projet. « Nous sommes un fonds d’investissement avec un ADN un peu particulier et jouons un rôle de tiers de confiance entre les collectivités et les entreprises privées qui interviendront », explique son président, Frédéric Fournier.
La CCSB et le fonds public OSER sont majoritaires, avec respectivement 40 % et 20 % du capital d'une société partenariale créée pour l'occasion, avec comme coactionnaire Corfu Solaire, qui détient 40%.
Projets sur trente à quarante ans
« Le projet de la CCSB est pionnier car peu de collectivités régionales en France s’approprient la transition énergétique et investissent avec un partenaire économique sur le long terme », ajoute Frédéric Fournier.
Le partenariat est effectif depuis le début d’année, avec déjà plus de 20 MWc de projets signés, sur une ambition de 50 à 60 MWc d’ici 2030. « Notre postulat est de cibler avant tout des zones polluées comme d’anciennes carrières et décharges ou la mise en place d’une ombrière sur un parking, avant d’aller vers l’agriculture si certains acteurs se montrent volontaires sur certains projets », insiste Frédéric Pronchéry, maire de Belleville en charge du développement durable à la CCSB. Une expérimentation d’ombrière agrivoltaïque sur vigne est ainsi prévue sur un site de Vinescence ainsi que sur une zone de maraîchage.
Les projets où les autorisations sont les plus faciles à obtenir doivent démarrer à partir de 2024, avant une accélération en 2025 et permettront de couvrir les besoins en électricité locale et renouvelable de près d’un quart de la population de la CCSB.