XPO Logistics vient d’acheter son premier véhicule électrique en France, destiné aux livraisons urbaines.
Si Solutrans, qui se tient jusqu'au 20 novembre 2021 à Lyon, est devenu l’un des grands salons du véhicule lourd en Europe, c’est sans doute parce qu’il s’inscrit dans une région de forte implantation du transport et de la logistique. Où les professionnels s’investissent dans la transition énergétique.
Contraints par des problèmes de recrutement et de coût de l’énergie, les transporteurs et logisticiens se préoccupent aussi de la transition énergétique, avec des projets qui concernent l’équipement comme l’organisation. Le camion se retrouve naturellement au cœur de l’évolution : changer d’énergie n’est pas simple, alors que les choix se diversifient, le « mix » ayant les faveurs du secteur. Ainsi, le projet Equilibre, qui a permis de tester des camions roulant au gaz, en conditions réelles et sous le contrôle de scientifiques, avait été lancé dès 2011 par quatre PME régionales, les transports Magnin, Mégevand, Prabel et Sotradel, rejointes par deux groupes, Transalliance et Jacky Perrenot. Equilibre se poursuit et ses membres agissent aussi en interne. Le groupe Jacky Perrenot, dans la Drôme, compte ainsi 15 % de véhicules aux énergies alternatives, majoritairement au gaz, sur un parc de 6.000 moteurs. Il s’inscrit par ailleurs dans des projets pour développer l’hydrogène.
La transition impose aussi d’agir sur l’organisation. Récent exemple à Reventin-Vaugris (Isère), près de l’A 7, où Bert&You a annoncé qu’il prenait en charge les opérations logistiques et de transport du distributeur de matériel de plomberie Richardson. Avec un objectif affiché « d’optimiser les remplissages des véhicules et de limiter l’empreinte carbone des expéditions » depuis un site de 32.000 m² où une partie de l’espace, vacant au départ, sera utilisée pour d’autres entreprises.
Ralentir le tempo, rallier le fer et le fleuve
Tout près de là, à Livron (Drôme), l’optimisation est aussi de mise chez le logisticien et organisateur de transports Skipper Logistique, dont le Pdg Fabien Jouvet promeut la « slow logistique ». Ce concept propose de ralentir le tempo de certaines livraisons, afin de gagner en précision et de massifier les flux… Donc, de les diminuer grâce à des camions mieux remplis. L’entreprise développera notamment cet « esprit slow » dans l’entrepôt de 23.000 m² qui sera construit en 2022.
L’avenir des transports passera aussi par la multimodalité, le fleuve et le fer. Et, alors que Jean-Baptiste Djebbari, le ministre des Transports, a annoncé un plan pour doubler la part modale du ferroviaire, de 9 à 18 %, les transporteurs de la région s’investissent. Les transports Lassalle (Allier), qui acheminaient déjà 130.000 tonnes de marchandises par an via le rail, souhaitent selon Valérie Lassalle, sa dirigeante, « é́viter le trajet de 1.500 camions par an ». Dans le Puy-de-Dôme, le groupe Combronde, qui opère depuis longtemps dans le ferroviaire, s’est aussi lancé dans le fluvial cette année, depuis le port de Loire-sur-Rhône, au sud de Lyon.
Cet article a été publié dans le numéro 2473 de Bref Eco.