Mis en place dès le 23 mars dernier par Bercy, le comité de crise sur les délais de paiement vise à limiter l’hémorragie de trésorerie liée à la détérioration des délais de paiement. Il vient de dévoiler quatre nouveaux noms d'entreprises solidaires considérées comme bons élèves en la matière, tout en dénonçant l'apparition de nouvelles pratiques « anormales ».

Dans un communiqué de presse publié ce mercredi, le comité de crise sur les délais de paiement alerte sur de « nouvelles pratiques anormales de la part de certaines entreprises ». Parmi les problématiques, le comité relève :

• les pressions très fortes exercées pour revoir à la baisse les prix ou les tarifs pratiqués dans les contrats liant clients et fournisseurs, parfois de manière rétroactive et sous peine de ne pas pouvoir concourir à un prochain référencement,
• l’absence de validation de la facture pour service fait, ce qui allonge les délais de paiement,
• le retard dans l'émission des bons de commande, ce qui décale de fait la facturation,
• la demande de récupération par le client des décalages de charges obtenues par le fournisseur,
• la compensation entre sommes dues et sommes à recevoir alors que leurs échéances respectives en vertu des délais légaux sont différentes,
• la hausse unilatérale des tarifs pour des fournisseurs en position de force

Le comité, qui regroupe le médiateur des entreprises et le médiateur national du crédit en lien avec les organisations interprofessionnelles et l’appui des CMA, des CCI et de la DGCCRF, « condamne fermement ces nouvelles pratiques anormales et s’engage à agir auprès des entreprises pour lesquelles de tels comportements ont été identifiés ».

Des entreprises exemplaires

De l'autre côté de la médaille, le comité a tenu à mettre en avant le nom de quatorze « entreprises solidaires » qui ont mis en place un paiement accéléré de leurs fournisseurs. Action Logement, GRDF, GRT Gaz et Michelin rejoignent donc cette liste qui comprend également Bouygues Télécom, Danone, EDF, Enedis, Iliad Free, Jouve, L'Oréal, Orange, Sodexo et Système U.

A noter enfin que les montants d’incidents de paiement sur effets de commerce sont restés en avril en moyenne 75 % plus élevés comparé à 2019. Ces montants d’incidents attestent de difficultés persistantes de certains clients de toutes tailles à régler leurs fournisseurs. Il s’agit d’un indicateur-flash sur les incidents sur effets de commerce qui ne représentent qu’une partie des paiements interentreprises (entre 8 % et 10 ​%) mais qui reste représentatif de l'évolution instantanée des délais de paiements.

En parallèle, le nombre de sollicitations et de médiations adressées au Médiateur des entreprises reste à un niveau très élevé.