A Décines, le stade de l’Olympique Lyonnais est devenu un moteur de l’économie locale.
Après l’Anneau des Sciences, voici l’Anneau des sports ! Le premier est un vieux dossier urbain se résumant au bouclage du périphérique lyonnais, à l’ouest de l’agglomération, et l’un des principaux sujets des prochaines municipales. Le second émerge, en pleine campagne électorale lui aussi, sur la plaine de l’Est lyonnais.
Ce dossier est porté par les communes de Décines et Meyzieu tout en étant soutenu par… Laurent Wauquiez, président de la Région Auvergne Rhône-Alpes ! Autant dire qu’il constitue lui aussi, et les principaux intéressés ne s’en cachent pas, un enjeu électoral.
En dehors des habitants du Grand Lyon, personne ne connaissait Décines avant que le stade de l’Olympique Lyonnais ne s’installe sur cette commune de banlieue. Et sa notoriété n’a pas fini de grandir. Car autour de l’enceinte de 60.000 places, l’OL City se prépare à accueillir l’académie de tennis de Jo-Wilfried Tsonga et une aréna où se joueront les rencontres européennes de l’Asvel. En quelques années, Décines est devenue un lieu sportif de premier plan à l’échelle de la métropole. Comme elle, sa voisine Meyzieu profite aussi de la proximité du Grand Large : ce lac artificiel permet à des clubs d’aviron réputés de briller régulièrement dans les compétitions internationales.
Un vélodrome à Meyzieu, un pôle aviron rénové à Décines
C’est lorsque la Région, il y a deux ans, a présenté son programme de construction d’un nouveau lycée à Meyzieu (1.800 élèves, 47 M€ investis, ouverture en 2022), que la réflexion autour d’un pôle sportif majeur a germé dans la tête du maire Christophe Quiniou. Avec son homologue de Décines Laurence Fautra, il porte aujourd’hui l’idée d’un « anneau des sports » englobant les deux villes, qui prendrait appui sur deux nouveaux projets phares : un vélodrome à Meyzieu et un pôle aviron complètement rénové à Décines. Le premier, dont la modularité permettrait d’accueillir aussi une piste d’athlétisme de 400 mètres, représente un investissement de 25 millions d’euros. Pour le second, on en serait à près de 10 millions. « Mais le projet, qui englobe aussi la remise à niveau d’autres équipements, se monte à au moins 50 millions d’euros », précise Laurent Wauquiez, venu en soutien des deux édiles. Le président de la Région, qui rappelle que le futur lycée proposera des sections sport-études, s’engage à faire cofinancer le programme par le prochain plan Etat-Région. La Métropole, pressentie également pour participer, fait pour l’instant la sourde oreille.
Rêves olympiques
L’arrivée de l’Olympique Lyonnais a apporté un argument nouveau aux élus locaux qui voient dans l’économie du sport un nouveau moteur de développement : santé, insertion, emploi, attractivité… Laurence Fautra, pourtant jamais tendre avec l’OL City de Jean-Michel Aulas, rêve même d’un campus du sport à construire sur une friche industrielle disponible, voire de l’accueil de compétiteurs lors des JO 2024. Reste une grande inconnue : le résultat des prochaines élections…
Cet article a été publié dans le numéro 2402 de Bref Eco.