Via cet automate, quelques manipulations très simples permettent à n'importe qui de réaliser des tests PCR.
A.R.
ADNucléis, société spécialisée dans les kits de test PCR pour l’agroalimentaire et la santé animale, a accéléré dans la santé humaine avec la crise covid. Elle vient parallèlement de bénéficier d’une subvention France Relance pour fabriquer des automates d'analyse tout-en-un et simplifiés.
Depuis sa création en 2007 par Michel Franck, professeur de médecine vétérinaire, ADNucléis vend des solutions de diagnostic - notamment PCR - dans l’hygiène alimentaire et dans la santé animale. À partir de 2017, elle s’est impliquée dans la santé humaine par le biais de recherches sur le diagnostic de la maladie de Lyme. Cependant, « c’est la covid qui nous a permis d’émerger en santé humaine », explique le patron de cette société de Grézieu-la-Varenne qui affiche pour 2021 un chiffre d’affaires de 1 million d’euros réalisé avec 15 personnes.
Cette émergence a eu lieu à la faveur d’une subvention de 750 000 euros perçue dans le cadre du programme gouvernemental PCR First lancé fin 2020 et qui visait à générer une production rapide de kits de diagnostic en temps réel du SARS-CoV 2, pour répondre à l’urgence de la demande.
Une accélération de la R & D
ADNucléis est ensuite allée plus loin en se lançant dans la fabrication d’un automate pour réaliser des tests PCR. Une initiative qui lui a valu une nouvelle subvention de 750 000 euros (sur un budget total de 3 millions), dans le cadre de France Relance. « Grâce à cette subvention, nous avons fait en un an ce que nous aurions mis six ans à réaliser », estime Michel Franck.
Cet automate ferait partie des rares robots au monde à réaliser seul l’extraction d’ADN/ARN de l’échantillon et le test PCR, sans que l’opérateur n’ait de compétences particulières. « Le robot peut réaliser 30 analyses à l’heure, il n’est pas donc pas conçu pour les laboratoires d’analyse en temps de pandémie », explique Michel Franck. « Il tient sur une paillasse et permet surtout de gagner du temps entre le prélèvement et le résultat ».
Pour les EHPAD, maisons de santé…
ADNucléis visait au départ les vétérinaires qui peuvent ainsi réaliser une analyse en autonomie, sans héberger l’animal. Mais le dispositif est maintenant envisagé pour les maisons de santé, les EHPAD, les cliniques et hôpitaux, les pharmacies, les professionnels de santé. Le dirigeant évoque même les mairies de communes excentrées.
Les premiers appareils sont sortis en fin d’année 2021. ADNucléis s’est rapprochée d’une société commerciale émiratie qui indique avoir déjà vendu 60 appareils et avoir de nombreux contacts intéressés. « Nous visons d’abord l’international et d’abord la médecine vétérinaire », justifie Michel Franck. « Puis nous aborderons la médecine humaine fin 2022 », espère-t-il.
L’appareil coûtant « seulement » 35 000 euros et les tests quelques euros, l’écueil principal réside, selon le dirigeant, dans les a priori des professionnels qui n’ont pas l’habitude de ces machines.