La fabrication du cadre de Relief émettrait 35 fois mois de CO2 qu’un cadre en carbone.
Cyclik
La société lyonnaise Cyclik, qui commercialise depuis quatre ans un vélo disposant d’un cadre en bambou sur-mesure, se lance dans un nouveau défi : le vélo électrique. Toujours d’origine végétale, ce deux-roues sera semi-industrialisé et donc bien moins cher.
Cyclik est à la fois le nom de la société créée par Félix Hébert en 2016 et le nom de son produit historique, le vélo sur-mesure construit autour d’un cadre en bambou. Ce deux-roues, qui nécessite quelque 50 heures de travail manuel, est un produit artisanal très cher (compter 7.000 euros) qui restera probablement une niche. La société en fabrique environ 25 par an et espère poursuivre sur ce chemin.
Mais elle souhaite également ouvrir une autre voie : celle du vélo à assistance électrique. Après deux années de R & D pour alléger les processus de fabrication, Félix Hébert et son équipe de cinq personnes ont acheté des machines pour « industrialiser » la fabrication d’un vélo électrique standardisé afin d’apporter la performance environnementale au plus grand nombre. Le prix de vente de ce nouveau vélo, baptisé Relief, sera réduit à 3.500 euros. Et sa performance environnementale est d'ores et déjà chiffrée : la fabrication du cadre de Relief émettrait 35 fois mois de CO2 qu’un cadre en carbone.
Cette réduction est rendue possible grâce à l’utilisation de matériaux naturels mais aussi grâce à sa fabrication locale. Le cadre est donc fabriqué en bambou issu de la bambouseraie d’Anduze dans le Gard. Le lin, utilisé pour lier les tubes entre eux, pousse en Normandie. La résine époxy, fabriquée à Marseillan est biosourcée à 56 %. Certaines pièces mécaniques sont fabriquées dans la vallée de l’Arve…
Léger et connecté
Ses caractéristiques n’empêchent pas le Relief de se positionner comme un vélo haut de gamme avec un moteur Ebike motion X35 de 250 W et d’un couple de 40Nm. Sa batterie de 250 Wh, cachée dans un tube du cadre, offre jusqu’à 70 km d’autonomie (140 km avec une batterie secondaire). Le Relief est également connecté et offre une géolocalisation permanente, la navigation GPS, l’alerte en cas de déplacement suspect, le rappel de maintenance et le suivi du niveau de batterie. Le tout pour 16,5 kg.
Du fait de son prix beaucoup plus abordable que le Cyclik, le Relief devrait être vendu et fabriqué dans des quantités beaucoup plus importantes. « Nous avons une capacité de 40 vélos par mois », indique Félix Hébert qui a passé des accords avec les marketplaces de Décathlon et Alltricks ainsi qu’avec une vingtaine de magasins spécialisés à Genève, Lyon, Sallanches, Auxerre etc.
350.000 euros visés en crowdfunding dans un premier temps
Le projet fait actuellement l’objet d’une campagne de crowdfunding sur la plateforme Wiseed. Son objectif est de récolter un premier apport de 350.000 euros en amont d'une levée de fonds de 1,5 million d’euros prévue en mars 2022 et qui permettra de financer le besoin en fonds de roulement, de renforcer les équipes commerciales et techniques, et d'investir dans le marketing et la communication.
Six embauches sont prévues cette année. Ensuite, c’est l’international qui est visé, notamment les Pays-Bas et la Belgique.