La bio-impression dure quelques jours pour reconstituer le tissu selon la morphologie de la patiente.
Healshape
Après seize ans passés chez Sanofi, Sophie Brac de la Perrière a fondé en janvier dernier, avec cinq associés, Healshape. La start-up villeurbannaise développe des solutions de régénération mammaire par bio-impression pour les femmes ayant subi une mastectomie suite à un cancer du sein.
« En France, seulement 20 % des femmes ayant subi une mastectomie entreprennent une reconstruction mammaire. Elles ont beaucoup d’appréhension notamment par rapport aux complications médicales, à la douleur ou encore aux résultats esthétiques », explique Sophie Brac de la Perrière. La jeune entreprise, accompagnée par Pulsalys et Les Premières Auvergne Rhône-Alpes, espère proposer sa solution d’ici la fin de la décennie.
Des cellules cultivées et transférées dans une encre biologique
Un mois avant son opération, la patiente réalise une imagerie du sein tandis que des tissus sont prélevés. Le sein ou le mamelon sont ensuite modélisés en 3D alors que les cellules prélevées sont mises en culture en laboratoire. Elles sont transférées dans une encre biologique composée de biomatériaux naturels. La bio-impression commence alors pour reconstituer quelques jours plus tard le tissu selon la morphologie de la patiente.
Le greffon est implanté sous la peau pour le sein, alors que le mamelon est suturé. A noter que la technologie permet de restaurer les tissus mais pas les nerfs ni la fonction biologique du sein.
Il nous faut maintenant sortir du laboratoire
Healshape s’appuie sur le savoir-faire et un brevet (pour l’encre biologique) détenus conjointement par la société LabSkin Créations et la plateforme technologique 3d-Fab. « La technologie de la bio-impression est développée depuis plusieurs années. Il nous faut maintenant changer d’échelle, sortir du laboratoire et industrialiser le processus », lance la fondatrice. L’entreprise, qui compte aujourd'hui sept personnes, prévoit le démarrage de ses premières études cliniques d’ici trois ans sur un échantillon de 300 patientes. Elle fonctionne actuellement grâce à des subventions et des bourses mais compte procéder à une première levée des fonds au cours du second semestre de cette année
Cet article a été publié dans le numéro 2406 de Bref Eco.