Patrice André met trente ans de recherche au profit de sa start-up Hormae Pharma.
S.Polette
Soutenue par Pulsalys, la start-up Hormae Pharma cherche 5 millions d'euros en amorçage pour mener les études cliniques de phase 1 de son candidat médicament contre le VIH.
« Les enjeux humains des recherches que nous menons sont immenses. D’ici à 2030, nous pourrions mettre sur le marché notre candidat médicament pour le traitement des infections virales chroniques comme le VIH ou le virus d’Epstein-Bar (EBV). Pour cela, il nous faudra lever jusqu’à 20 millions d’euros », explique Patrice André, médecin virologue, professeur et chercheur au Ciri (Centre international de recherche en infectiologie) et à l’Inserm, qui a cofondé Hormae Pharma en novembre 2020.
La start-up développe une approche thérapeutique innovante pour éliminer les réservoirs de virus latents, sources de récidive ou d’évolution tumorale chez les patients infectés. « Nos recherches reposent sur la découverte de molécules modulant l’activité de voies cellulaires impliquées dans le contrôle des réservoirs viraux. Notre premier objectif est d’obtenir une cure fonctionnelle du sida où les personnes infectées contrôlent elles-mêmes l’infection après l’arrêt de leur traitement », confie le chercheur.
Lever 5 millions d’euros en amorçage
Voilà « plus de 30 ans » que le virologue Patrice André travaille au sein de différents laboratoires de recherche publics sur ce thème. Par sa création, Hormae Pharma valorise les résultats de la recherche menée depuis plusieurs années au sein du Ciri, un laboratoire sous tutelle de l’Université Claude Bernard Lyon 1, l’ENS Lyon, l’Inserm et le CNRS. Accompagnée par Inserm Transfert et Pulsalys, la jeune entreprise a été lauréate du concours d’innovation national I-Lab 2021.
« Outre une enveloppe financière, ce concours nous confère une visibilité intéressante pour les prochaines levées de fonds », assure le dirigeant. Une première levée de fonds (auprès des dirigeants-fondateurs et d’un investisseur privé allemand) l’a déjà dotée d’1 million d’euros. La prochaine étape consiste à aller chercher près de 5 millions d’euros en amorçage. « Nous nous engageons dans un processus long : trois ans minimum pour démarrer les études cliniques de phase 1 et sept à huit ans pour la phase 2. »
Cet article a été publié dans le numéro 2466 de Bref Eco.