Spécialisée en verre bioactif, un matériau stimulant les cellules souches favorisant la régénération des cellules osseuses, la société lyonnaise Noraker prépare une nouvelle étape de R & D grâce aux subventions à l'innovation qu'elle a remportées dans le cadre du programme Instrument PME Horizon 2020.

Courant 2000, un chercheur du laboratoire Mateis de l’Insa (Villeurbanne), Rachid Zenati, fait breveter une technologie pour la reconstruction osseuse fondée sur le verre bioactif. « Mélange de différents minéraux, ce composé a été découvert par l’armée américaine au lendemain de la guerre du Vietnam pour « reconstruire » les soldats amputés. Noraker a optimisé les processus de fabrication de ce matériau et développé des usages en chirurgie orthopédique et dentaire », explique Céline Saint Olive Baque, dirigeante opérationnelle de Noraker depuis 2015 (elle est membre d’un family office lyonnais qui soutient la société). Concrètement, le verre bioactif, entièrement résorbable et assimilable par le corps, stimule les cellules souches, lesquelles se multiplient en cellules osseuses, ce qui permet de reconstituer les os. Deux gammes ont été développées par Noraker : un substitut osseux ainsi qu’une gamme dédiée à la chirurgie des ligaments croisés pour laquelle Noraker fabrique des vis en verre bioactif qui vont permettre d’accrocher les nouveaux ligaments.

International et innovation

La société, qui a généré en 2019 un chiffre d'affaires de 1,9 million d'euros, réalise déjà 60  % de son activité à l’export. Ses produits sont commercialisés dans vingt pays, en Europe, au Moyen-Orient, en Amérique du Sud, et l’Asie est en démarrage. L’innovation est un autre axe de développement de la société qui souhaite aller vers de nouvelles indications : les genoux, les coudes et les épaules. L’équipe y travaille activement dans le cadre du projet européen Reboot : Noraker est en effet l’une des lauréates, fin 2019, du très sélectif programme Instrument PME Horizon 2020, qui lui ouvre 2,5 millions d’euros de subventions.

Implantée à proximité de l’Insa, Noraker a pris en septembre dernier 200 m² de locaux au sein de l’immeuble neuf Biossera dans le parc d’activités Bioparc à Lyon 8… en attendant les 1.000 m² supplémentaires qu’elle a déjà réservés au sein de Biosera 2, en cours de construction. Pour l’heure, si l’activité de la société de 21 personnes est impactée par la crise - de nombreuses opérations chirurgicales non urgentes étant déprogrammées du fait du Covid-19 -, « nous en profitons pour faire du stock et être prêts le jour venu ! » commente la directrice générale.

Cet article a été publié dans le numéro 2411 de Bref Eco.