Pour Mathieu Laurençon, les atouts de la paille en pâte alimentaire sont nombreux : elle est naturelle, biodégradable, agréable en bouche et sa tenue est de 2 heures.
Mathieu Laurençon, 21 ans, a déjà vendu 2 millions de pailles en pâte dans les bars et hôtels-restaurants. D’ici quelques mois, il disposera de sa propre unité de fabrication.
Il y a trois ans, Mathieu Laurençon découvre dans un bar une paille en pâte dont il imagine le potentiel succès dans un contexte d’interdiction imminente des pailles en plastique. Cette paille artisanale coûte 0,40 euro pièce à l’établissement et l’étudiant en école de commerce se lance alors le défi d’industrialiser cette production pour la rendre économiquement accessible. Il crée alors avec un associé, Romain Clerc, la société Payapâte et trouve un pastier italien pour réaliser le produit. Le pari est tenu puisque le prix de la paille est alors divisé par dix (entre 3 et 4,5 centimes selon la quantité).
Depuis, tout va très vite puisqu’à ce jour, la société a écoulé 2 millions de ces pailles. « Nos pailles présentent plusieurs intérêts », détaille Mathieu Laurençon. « Elles sont composées uniquement de semoule de blé et elles tiennent 2 heures dans un verre ». Mais surtout, la sensation est bien différente de celle apportée par la paille en carton.
Payapâte compte maintenant six personnes. Elle exporte et vient d’accorder une licence pour une société qui va commercialiser les pailles en Belgique. Les associés ont aussi décidé de compléter leur engagement écologique par un engagement solidaire en finançant, via l’association « Share the Meal », trois repas à des enfants dans le besoin pour 1 000 pailles utilisées.
Une paille référencée chez Georges Blanc
La société poursuit son développement commercial du plus petit bar de quartier à l’établissement étoilé (les établissements Georges Blanc font partie de la clientèle) en passant par des corners ou magasins comme l’enseigne belge de restauration Waffle Factory.
Parallèlement, les associés de Payapâte sont en train de préparer un tournant majeur : rapatrier la fabrication des pailles dans la région et l’internaliser. En somme, il s’agit d’acheter une ligne de production (moulage, pasteurisation, découpe, séchage). L’investissement est évalué à 120 000 euros. Reste à trouver le financement, ce à quoi s’attèlent actuellement les associés qui prévoient de faire tourner la machine dans un Esat ou dans une prison. Deux emplois seront alors créés.
Les emballages sont quant à eux déjà produits en France, dans le Nord. L’ultime paramètre d'impact sociétal serait de trouver un producteur de farine locale. « C’est la prochaine étape », espère Mathieu Laurençon.