La rue de Grenette, où passent 10.000 véhicules par jour, sera dédiée aux bus.
Stéphanie Polette
Projet phare de l’équipe métropolitaine autour de Bruno Bernard, la piétonnisation d’une partie de la Presqu’île de Lyon et la réduction des flux automobiles dans cette même zone se concrétise. Un groupe de travail composé des commerçants, d’artisans et de transporteurs réfléchit à la question de la logistique urbaine dans cette zone à trafic limité opérationnelle d’ici à 2025.
Quelque 42.000 m2 d’espaces publics sont en cours de modification dans la Presqu’île de Lyon pour supprimer les flux de transit des voitures particulières, redonner de l’espace aux piétons et végétaliser. « 80 % des déplacements au sein de la Presqu’île de Lyon se font à pied ou en transport en commun et 20 % en voiture. L’objectif du projet « Presqu’île à vivre » est bien de diminuer le nombre de voitures en transit. Il n’y aura pas de solutions de report spécifiquement proposées », détaille Bruno Bernard, président de la Métropole de Lyon, le 10 mars 2023, lors de la présentation du projet et du bilan de la concertation publique menée du 20 juin au 30 octobre 2022. Le projet sera présenté au vote du conseil métropolitain du 25 mars 2023.
47.000 salariés dans la Presqu’île
Les bouleversements engendrés par un tel projet ont un impact direct sur les commerçants et les professionnels du territoire où près de 47.000 salariés sont recensés. La zone à trafic limité sera accessible à une liste « d’ayants droit », non encore dévoilée, par la Ville de Lyon et la Métropole de Lyon. Les collectivités évoquent les riverains, qui pourraient continuer de stationner leurs véhicules aux pieds de leurs immeubles, les commerçants, les livreurs, les artisans et les véhicules de secours. Des plots aux accès réglementés marqueraient la frontière de cette zone qui, à terme, compte s’affranchir de tous les véhicules pour laisser la place aux piétons.
La question de la logistique pour alimenter un quartier occupé par 50.000 habitants et visité par 6 millions de touristes chaque année est sous-jacente. « Il n’y aura pas de changement majeur pour les entreprises, affirme Valentin Lungenstrass, adjoint à la Ville de Lyon, en charge de la Mobilité, de la Logistique urbaine et des Espaces publics. L’accès pour les livraisons et les artisans sera maintenu. Nous devons en définir les horaires. Un groupe de travail composé de commerçants, d’artisans et de transporteurs se réunit pour trouver des solutions. »
20 à 25 millions d’euros engagés
La piétonnisation se matérialisera dès l’été 2023 avec la création d’une première aire piétonne au bas des pentes de la Croix-Rousse, côté Rhône, englobant les rues Puits Gaillot, Saint-Catherine, Romarin, Désirée, Terraille, Saint-Polycarpe, Coustou, Feuillants et Griffon.
D’ici à 2025-2030, tous les secteurs seront concernés : Cordeliers/République avec la piétonnisation de la rue de la République, de Cordeliers à Hôtel de Ville, qui engendrera un report des quelque 1.400 bus quotidien en transit sur cette zone ; Jacobins/Bellecour, avec notamment la transformation de la rue de la Barre en voie lyonnaise pour les vélos.
Les deux collectivités annoncent un coût compris entre 20 et 25 millions d’euros sur le mandat pour requalifier ces 42.000 m2 d’espaces publics.