Les recherches sur la toxicologie environnementale portent sur les effets toxiques (ou non) de composés sur la santé humaine. Ces composés dans l’environnement peuvent être par exemple des nanoparticules, des composés chimiques issus de cheminées, des pesticides utilisés en agriculture, des résidus de médicaments, etc. Leurs effets sur la santé seront étudiés à partir de lignées cellulaires humaines ou animales ou directement sur des animaux de laboratoire. Les recherches sur l’écotoxicologie ont trait elles aux études de l’effet toxique potentiel sur les écosystèmes : milieu aquatique, sol, biodiversité, populations végétales et animales.
Il y a, en France, de nombreuses équipes de recherche en toxicologie dans les laboratoires de l’Inserm, de l’Inra, du CEA, de l’IRD, de l’ISTREA et des universités, qui travaillent chacune de leur côté. L’intérêt de la future plateforme sera d’offrir un outil unique dans sa conception et son niveau d’équipement qui fonctionnera comme un hôtel à projets et accueillera les chercheurs en un même lieu. Quant aux industriels, ils trouveront là un laboratoire indépendant qui pourra tester leurs produits avant mise sur le marché.
La formule imaginée pour conduire ce projet et assurer l’exploitation de la plateforme doit encore recevoir l’aval du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche. Elle s’articulerait autour d’une Fondation de coopération scientifique et d’une société d’exploitation.
La première serait constituée par les collectivités territoriales et les organismes de recherche tels que le CNRS, le CEA, l’Inserm et les universités. Elle réaliserait en tant que maître d’ouvrage l’un des bâtiments de la plateforme qu’elle confierait en location à la société d’exploitation.
Cette dernière, constituée sous forme de SAS, aurait un capital de 19 millions d’euros réparti entre la Fondation (40 %), la CDC (38 %), une banque (21 %), des pôles de compétitivité et une vingtaine de PME (1 %). Elle assurerait son financement par les prestations de recherche pour les industriels. Elle pourrait employer jusqu’à 80 salariés.
Le troisième acteur du projet serait une société privée d’investissement immobilier. En cours de sélection, elle financerait et serait propriétaire de deux bâtiments qui seraient eux aussi loués à la société d’exploitation.
La plateforme sera constituée de trois bâtiments principaux : l’un de 6 000 m2 qui abritera les halles d’expérimentation. Il sera réalisé par la Fondation pour un coût total de 41,6 millions d’euros financés par le Feder, la Région, le Département et le Syndicat mixte de Rovaltain (apport du terrain).
Un second de 5 883 m2 accueillera des plateaux pédagogiques et analytiques. Il sera financé pour 34,7 millions d’euros par l’opérateur immobilier privé.
Enfin, le dernier de 2 700 m2, dédié à la formation en milieu confiné, sera lui aussi financé pour 9,9 millions d’euros par l’opérateur privé. Soit au total un investissement public-privé de 86,2 millions d’euros. L’ensemble du projet architectural a été confié au cabinet parisien Brunet Saunier.
L’économie du projet repose sur une hypothèse d’autonomie financière avec, au terme de cinq ans d’exploitation, un chiffre d’affaires de 12 millions d’euros provenant des prestations de recherche.
Patrick-Michel Vercesi
Bref Rhône-Alpes n° 2096 du 14/11/2012
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