Christopher Michau (Trainline), Alexandra Debaizieux (Railcoop), Roberto Rinaudo (Trainitalia) et Bruno Mercader (Transdev).
JFB
La concurrence ferroviaire sur le TGV livre ses premiers résultats. Trenitalia a réussi sa percée sur le Paris-Lyon. Ce qui n'a pas empêché la SNCF d'augmenter aussi son trafic.
Dans le ferroviaire français, la concurrence dont on parlait depuis longtemps arrive. Trenitalia est, depuis bientôt un an, positionné sur le TGV Paris-Lyon et Milan (qui dessert aussi Chambéry et Modane) et, demain, sur les trains intercités. Railcoop se concentrera sur Bordeaux-Lyon et les TER, tandis que Transdev proposera ses services sur Marseille-Nice. Et elle livre ses premières données.
Alors que Roberto Rinaudo, directeur général France de Trenitalia se félicite d’enregistrer des résultats satisfaisants et conformes à son plan de route, Trainline, leader européen de la distribution de billets de train et d’autobus, souligne qu’entre Paris et Lyon, le trafic TGV Inoui a progressé de 18 % et celui des TGV Ouigo de 57 %. « Dans le domaine de la grande vitesse, les capacités ont augmenté de 58 % depuis l’ouverture à la concurrence et on constate une baisse moyenne des tarifs de 7 % », selon Christopher Michau, directeur des relations opérationnelles pour l’Europe de Trainline.
Les Français favorables à la concurrence, les jeunes au train
Des résultats qui s’appuient sur une opinion française porteuse. Selon l’étude Opinion Way effectuée fin août pour Trainline, le constat est sans appel : 68 % des Français se déclarent en faveur de l’ouverture à la concurrence. Et 59 % d’entre eux sont attentifs à l’environnement pour choisir leur mode de transport, un chiffre qui monte à 90 % chez les 18-24 ans. De quoi encourager les initiatives de Railcoop, toujours à la recherche de financement.
Railcoop va demander aux Régions de garantir ses emprunts bancaires
En mars dernier, en annonçant le report du début de ses opérations entre Bordeaux et Lyon initialement prévues en décembre, Railcoop évaluait à 40 millions d’euros ses besoins de financement. « En cette rentrée, nous avons levé 8 millions d’euros. Nous comptons nous adresser aux Régions pour qu’elles se portent garantes des emprunts que nous sollicitons auprès des banques », annonce Alexandra Debaisieux, directrice générale déléguée de Railcoop.
Outre Nouvelle Aquitaine et Auvergne-Rhône-Alpes, directement concernées par les dessertes, l’Occitanie, où Railcoop a son siège, et Bourgogne-Franche-Comté, qui vient d’entrer dans la coopérative, seront donc sollicitées. Enfin, Railcoop va demander une immatriculation d’agence de voyages afin de commercialiser des prestations incluant des services complémentaires au ferroviaire : autobus, auto-partage, co-voiturage, vélos…