Laurent Mercat entouré de ses partenaires.
JFB
Vainqueur, face à JC Decaux, de l'appel d'offres pour la gestion des vélos en libre-service parisiens, Smoove, qui a des attaches à Lyon, confirme que la compétition se fera sans lui à Lyon.
Smoove avait pourtant candidaté. « Le contrat lyonnais proposait trois services : les abribus, la publicité et les vélos en libre-service ; nous avions demandé une attribution par lot afin de nous positionner que sur la partie mobilité. Mais le tribunal administratif de Lyon ne nous a pas suivis, en 2016 », se désole Laurent Mercat, Pdg de Smoove.
Une incompréhension qui n’a pas empêché la société d’inaugurer, à Oullins, dans le sud lyonnais, courant mai, un nouveau local de près de 1.000 m², soit le triple de surface de ce qu’elle occupait à Chaponost, autre commune de l’agglomération lyonnaise.
Pourtant, en dépit du cas lyonnais, Smoove est bien décidé en compagnie de ses partenaires complémentaires de Smoovengo (Indigo, Mobivia et Moventia), de passer au braquet supérieur.
L'entreprise, dont le siège social est dans l’Hérault mais dont la base opérationnelle est à Oullins, gère actuellement plus de 715 stations vélos dans plus de 26 villes en France et dans le monde entier. Le contrat parisien signé entre le groupement Smoovengo avec le syndicat Vélib' Métropole, qui se profile, est estimé à 600 millions d'euros sur quinze ans, « un contrat qui va rééquilibrer notre activité qui est aujourd’hui pour 90 % réalisée à l’international », calcule Laurent Mercat. Et qui va donner un sacré coup d’accélérateur à l’entreprise.
Au-delà des 70 millions d’euros en 2020
En 2016, Smoove a réalisé un chiffre d’affaires de 9 millions d’euros, soit le double de 2015. Les 21.000 vélos parisiens et ses 1.050 stations vont sensiblement activer le chiffre d’affaires. « Nous tablons sur une activité comprise entre 70 et 120 millions d’euros en 2020 », ambitionne Laurent Mercat. Cette croissance va nécessiter un effectif plus étoffé : 40 salariés aujourd’hui et une dizaine supplémentaire envisagée. L’activité est profitable. « En 2016, nous avons clos l’exercice sur un bénéfice de 400.000 euros, mais nous en réinvestissons la quasi-totalité en R&D », assure-t-il.
Aujourd’hui propriété pour 65 % de la famille Mercat et le reste par une filiale de Mobivia, Smoove n’est pas pressé de modifier la structure de son capital qui lui procure suffisamment de moyens de développement. Tout au plus se profile la structuration de Smoovengo, groupement aujourd’hui présidé par Laurent Mercat.