Philippe Eyraud a repris Mixel en 1990. Il a implanté la société en Chine il y a quinze ans.
A.R.
Le fabricant d’agitateurs industriels Mixel est en train de digitaliser ses procédures internes, depuis le devis jusqu’au plan de production, et espère ainsi diviser le temps nécessaire à cette phase par cinq, voire dix.
« Le Mixel 4.0 est en route ! », s’exclame le dynamique patron de Mixel, Philippe Eyraud, qui a trouvé un logiciel permettant cette prouesse et qu’il est en train de paramétrer pour une montée en puissance à partir de septembre. Cela lui permettra aussi d’augmenter la cadence de production en optimisant son atelier de Dardilly (étude d’optimisation des flux en cours, avec l’appui de l’accélérateur de Bpifrance), voire en faisant appel à des sous-traitants pour la production française à destination de l’Europe. Ce dispositif alimentera également l’usine pékinoise qui va prochainement être déplacée, agrandie à 2.500 m² et qui, quant à elle, fournit l’Asie.
Un potentiel mondial énorme
Reste évidemment à trouver des marchés. Si Philippe Eyraud n’a pas vraiment de visibilité pour cette année, il ne se fait guère de souci. Ses produits se retrouvent dans toutes les industries (traitement de l’eau, chimie lourde, chimie fine, pharmacie, agroalimentaire… avec des agitateurs de toutes tailles dont les prix s’échelonnent de 1.000 à 300.000 euros pièce !) dans un marché qui continue « d’exploser hors Union européenne » (Mixel travaille dans 96 pays). Il a également embauché de nouveaux commerciaux pour profiter de cette croissance et tirer parti de la bonne image des produits français. Cela porte les effectifs locaux à 56 personnes (Mixel emploie aussi 14 personnes en
Chine et 2 au Vietnam). « S’il n’y a pas de rechute mondiale liée au Covid, nous serons redevenus hyperactifs à partir de septembre ou octobre. Notre objectif est d’aller chasser les grosses affaires mondiales », lance le dirigeant qui prévoyait de réaliser 20 millions d’euros de chiffre d’affaires cette année si la pandémie n’avait pas eu lieu (13 millions en 2019, 9,5 millions en 2018).
Effet du confinement : 25 % de commandes en moins
Chez Mixel, l’effet du coronovirus se fait ressentir en différé. Durant le confinement, l’entreprise avait des contrats à honorer mais peu de nouvelles commandes sont arrivées (- 25 % par rapport à 2019), ce qui a pour conséquence de générer, seulement maintenant, du chômage partiel en atelier. Mais, on l’aura compris, Philippe Eyraud reste optimiste. Selon lui, « il faut viser haut, sinon, on ne fait pas l’effort d’avancer ! ».
Cet article a été publié dans le numéro 2418 de Bref Eco.