Les Saisies ©Monica Dalmasso
Suite aux annonces d’Emmanuel Macron et de Jean Castex, les gestionnaires de remontées mécaniques sont contraints de s’adapter en repoussant l’ouverture de leurs installations. Les opérateurs touristiques aussi.
Le maintien de l’ouverture des stations de sports d’hiver avec la fermeture des remontées mécaniques n’a pas convaincu les grands opérateurs touristiques de maintenir une activité hivernale, notamment pour ce qui est des vacances de Noël. Le Club Med vient d’indiquer qu’il maintiendra fermés les 14 resorts qu’il exploite dans les Alpes françaises, annonçant toutefois qu’il se tiendra prêt pour une ouverture à partir du 17 janvier 2021. Il avait été prévu l’inauguration, mi-décembre, du nouveau Club Med de La Rosière (Savoie). Chaque année, le Club Med accueille plus de 300 000 clients dans les Alpes françaises, dont une large part de clientèle internationale. Ils font travailler directement 3 400 GO (Gentils Organisateurs). Peut-être, le leader des séjours tout compris enregistra-t-il un phénomène de report vers ses villages suisses ou italiens…
Miléade reporte son lancement
Ce ne sera pas le cas de Miléade. Fruit de la fusion de l’auvergnat Cap Vacances et du drômois Vacanciel, le mutualiste préparait le coup d’envoi de sa saison hivernale pour le 19 décembre. Miléade compte 34 établissements en France dont neuf dans les Alpes et le Jura. Il devait lancer à cette date sa nouvelle marque, après deux ans de préparation. « Nous comprenons la décision du gouvernement et nous nous tiendrons prêts dès que possible » déclare Julien Faucher, président de cette structure devenue l’un des principaux acteurs du secteur. L’année dernière, avec 750 employés à temps plein et 1 450 saisonniers, Miléade avait accueilli 170 000 clients pour 75 millions d’euros de chiffre d’affaires. En 2020, la société estime avoir perdu 35 % de son chiffre d’affaires, à cause de la crise sanitaire.
4 000 salariés au chômage partiel à la CDA
De son côté, Dominique Marcel, le patron de la Compagnie des Alpes (CDA), impactée sur ses parcs d’attractions cet été et maintenant sur ses activités de remontées mécaniques dans les stations de sports d’hiver, vient d’annoncer la mise au chômage partiel de 4 000 de ses collaborateurs.
Les professionnels sont choqués par cette mesure prise au moment même où ils préparaient la mise en place de mesures adaptées à la situation. À l’issue d’une réunion avec le Premier Ministre, Charles-Ange Ginésy, président de l’Association Nationale des Maires de Stations de Montagne jusqu’en septembre, annonce que « plus de 50 % des vacanciers qui avaient réservé leur séjour se sont décommandés. Je demande au président de la République un réexamen ». Rendez-vous est donc pris pour le 11 décembre.
En attendant, les présidents de la Région Auvergne-Rhône-Alpes, des trois Départements alpins (Savoie, Haute-Savoie, Isère), de l'ANMSM (maires des stations de montagne), de Domaines Skiables de France, du Syndicat des Moniteurs de ski et des Guides de Haute Montagne ont saisi le Conseil d'État.