Franck Morize, président de la CPME Rhône et Gaëtan de Sainte Marie, vice-président (et membre du comité exécutif de la CPME nationale).
A.R.
La CPME du Rhône compte mener une rentrée active et musclée. Son président départemental, Franck Morize, qui dresse un tableau apocalyptique de la situation des entreprises et des propositions de certains partis politiques, entend faire du lobbying localement pour faire émerger des mesures en adéquation avec les aspirations de son organisme.
En cette rentrée, Franck Morize, le président de la CPME du Rhône est remonté. « Depuis quelques mois, la réalité des entreprises est ignorée et méprisée », estimait-il lors de sa conférence de presse de rentrée. « On nous bassine depuis trois mois avec la redistribution des richesses, l’augmentation du pouvoir d’achat et du Smic, l’augmentation des pensions de retraite et du traitement des fonctionnaires mais jamais on n’a parlé de la réalité de l’entreprise, à savoir la productivité, les investissements, le recrutement ».
Et Franck Morize de citer le constat déjà exprimé depuis des décennies par ses prédécesseurs : « Tout cela mène à plus de prélèvements obligatoires - nous sommes à 48 % - et à plus de dette. Nous sommes le deuxième pays le plus endetté d’Europe par apport au PIB ! On paie 70 Md€ d’intérêts par an, on s’achemine vers un déficit à 6 % cette année, notre dette est détenue à 54 % par des étrangers et, alors que nous sommes au pied du mur, certains proposent de nouvelles dépenses à hauteur de 120 Md€ par an ! »
Ainsi, le patron de la CPME juge-t-il que le problème n’est pas dans la redistribution mais dans la production. Et demande de « libérer les entreprises », les « seules à pouvoir augmenter la taille du gâteau et donc les revenus ». L’idée générale pour la CPME : favoriser une politique de l’offre.
Rehausser le Smic net sans toucher au brut et au super brut
Ces idées, la CPME du Rhône souhaite les partager avec les quatorze députés du Rhône et les représentants des cinq organisations syndicales de salariés qu'elle espère rencontrer « pour faire des propositions responsables ». Parmi les sujets que Frank Morize aimerait aborder ? Le Smic à 1.600 euros nets, qui semble le sujet le plus irritant. « On ne vit pas décemment avec 1.400 euros nets, donc nous ne sommes pas contre. Mais il faut rehausser le Smic net sans toucher au brut et au super brut. Sinon, une augmentation de 200 euros aurait un coût de 400 euros. Des pans entiers de l’activité seraient à genoux. Il faut avoir en tête qu’un quart de nos membres touchent déjà moins que le Smic ! »
Revisiter notre modèle social
Franck Morize imagine « revisiter notre modèle social » avec des propositions concrètes comme une TVA écologique de 2 points supérieure pour financer la hausse du Smic. Pour lui, la configuration politique inédite du pays « est le moment ou jamais pour faire des propositions sur lesquelles on peut s’entendre ».
La deuxième édition de Méta.Morph.Ose en préparation
En attendant de rencontrer parlementaires et partenaires sociaux, la CPME du Rhône prépare ses prochains rendez-vous. Une grande soirée de mobilisation le 10 octobre par exemple. Ou encore la deuxième édition de Méta.Morph.Ose, le 21 novembre, durant laquelle quelque 200 décideurs pourront parler RH et management ; IA et digital ; développement durable ; et finance. Une journée d’exploration qui sera suivie d’un accompagnement d’un an pour l’application d’un plan d’actions de transformation élaboré par chacun sur l’un de ces thèmes.