ChemistLab : c’est le nom du laboratoire commun qui vient d’être mis sur pied par le groupe Michelin et l’école d’ingénieurs CPE Lyon (via ses deux labos C2P2 et ICBMS), sur le campus de Villeurbanne-La Doua.
Les partenaires travaillaient ensemble depuis une trentaine d’années sur des programmes particuliers. Une collaboration déjà fructueuse : dix chercheurs formés chez Michelin, quinze thèses de doc-torat produites, plus de cent brevets déposés. Ils franchissent un nouveau pas avec la création de ChemistLab, s’engageant cette fois sur un programme de recherche de quatre ans, dans lequel seront impliqués vingt chercheurs et techniciens, dont huit de Michelin, pour un budget global de 3,1 millions sur cette durée (financement à près de 50 % par Michelin). Un espace sera dédié au cœur de CPE Lyon.
Elastomères biosourcés
Le laboratoire se donne pour mission de créer, à partir de matières premières biosourçables, de nouvelles générations d’élastomères pour la fabrication de pneumatiques. Toutes les étapes du cycle de vie des produits seront prises en compte : du choix des matériaux à la recyclabilité des pneus, en passant par la diminution de leur résistance au frottement, donc de leur usure, et par la consommation de carburant des véhicules. Simulations et maîtrise de la polymérisation seront au cœur des recherches, les partenaires apportant leurs compétences respectives : chimie théorique et analyse de la propriété des polymères pour CPE, industrialisation des procédés et évaluation des performances pour Michelin.
Bientôt un nouveau labo commun
Maude Portigliatti, directrice de la rechercheavancée du groupe Michelin, souligne combien la recherche sur les matériaux est centrale pour le fabricant de pneumatiques : « Chez Michelin, nous sommes passés du caoutchouc naturel aux élastomères de synthèse alliés à la silice. Dès les années 1960, nous avons construit une usine de production de polymères synthétiques. Aujourd’hui, un pneumatique est composé de 45 % de polymères. Et notre recherche reste centrée sur cette chimie. »
ChemistLab est l’un des quatre labos communs que Michelin a déjà créés avec d’autres instances académiques. Un cinquième verra le jour en mars prochain, dans la physique des matériaux de renforcement, avec Centrale Paris.
Cet article a été publié dans le numéro 2400 de Bref Eco.