Christophe Fargier, président fondateur de Ninkasi.
BFM Lyon
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En 1997, à l’issue d’un voyage aux États-Unis, Christophe Fargier fondait Ninkasi, un concept qui associe une brasserie et des restaurants de burgers avec scènes musicales. En 2022, le groupe qui compte 300 salariés, a réalisé 26,2 millions d’euros de chiffre d’affaires. L’aventure a débuté à Gerland dans un bâtiment qui vient de fermer pour démolition. « Un moment triste » pour Christophe Fargier qui pense déjà à la réouverture, dans deux ans. Il y aura toujours un grand café-concert mais sans la salle de spectacle associée (le Kao). En parallèle, Ninkasi va s’implanter dans le quartier de la Saulaie à Oullins. « On a un projet ambitieux de créer un tiers lieu sur 8.000 m². C’est quatre fois la taille de l’établissement de Gerland. L’objectif est de proposer un espace de création autour de la nourriture, de la boisson, de la musique et de la culture d’une manière générale. L’enjeu est de créer un écosystème avec des acteurs avec lesquels on a l’habitude de travailler. L’objectif est de créer les conditions de la résilience de toutes ces structures. C’est quelque chose sur lequel on a pivoté pendant la crise Covid parce qu’au début, cela devait être le siège de Ninkasi mais on s’est rendu compte que l’on avait beaucoup plus besoin de créer un écosystème pour permettre à nos partenaires de traverser les crises plutôt que de marquer notre réussite en faisant un siège de grande taille ». L’ouverture est prévue pour 2027.
En attendant que le chantier ne démarre dans deux ans, un lieu éphémère ouvrira dès le printemps pour « préfigurer » le nouveau concept qui s’appellera Spark, soit « étincelle » ou « déclenchement » en anglais parce que « l’on a besoin de réinventer le monde de demain et de travailler différemment ».
Il s’agira d’un autre grand chantier, après celui que vient déjà de vivre l’entreprise avec l’ouverture de sa deuxième usine à Tarare, qui répond à « l’ambition de devenir une belle brasserie française. On a donc besoin d’un nouvel outil qui nous permettra aussi d’avoir des capacités plus importantes pour fabriquer du whisky ». Cette usine a représenté un coût équivalent à an de chiffre d’affaires.
Malgré ces augmentations de capacités, Christophe Fargier estime être encore un brasseur artisanal avec ses 40.000 hl de bière produits chaque année. Il en veut pour preuve qu’en « Europe, on a des droits d’accise (NDLR : des impôts indirects sur la vente d'alcool) réduits jusqu’à 200.000 hl ».
Ces 40.000 hl sont vendus à 50 % en grande distribution, à 25 % dans les établissements Ninkasi et 25 % dans des réseaux spécialisés ou des événements.
Faire émerger le whisky français
Le whisky quant à lui représente une toute petite partie du chiffre d’affaires mais constitue « un projet pour demain (…) puisque l’objectif avec d’autres acteurs est de faire émerger le whisky français - comme le whisky japonais a émergé il y a quelques années - avec un terrain de jeu mondial ». Ce whisky part déjà en petits volumes aux États-Unis, en Chine, en Corée, au Japon.
Côté activité en France, Ninkasi souffre encore de la baisse de fréquentation née durant le covid. Christophe Fargier estime que son « principal concurrent, c’est le canapé. Il faut redonner envie aux clients de revenir et découvrir des artistes ». Cela n’empêche pas l’entreprise, qui a ouvert 25 établissements en 26 ans (dont une moitié en franchise), de continuer à développer son enseigne avec quatre projets pour 2024 à Lille, à Rennes, à Besançon et Montpellier.
Malgré cette expansion, Christophe Fargier indique ne pas renier ses engagements sur les circuits courts, au contraire puisqu’il espère « passer d’un statut d’entreprise contributrice à un statut d’entreprise régénératrice, qui fait du bien à l’environnement, à ses collaborateurs, à son écosystème, l’objectif étant que notre modèle respecte les limites planétaires ».
Retrouvez aussi plus d'infos sur l'initiative citée dans cette émission : Nouvelles Fibres Textiles.
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