Samira, la gestionnaire-animatrice, au sein de la maison des projets de la résidence Cocoon'Âges à Marseille avec une habitante.
Eiffage/Thierry Lavernos
Huit ans après sa création par Serge Le Boulch, le bureau d’études et de conseil en mixité intergénérationnelle est officiellement devenu une Entreprise de l’économie sociale et solidaire (EESS).
Cette transformation va s’accompagner de la création d’un Comité d’engagement social, ouvert à toutes les parties prenantes des projets de l’entreprise lyonnaise qui prône une « nouvelle conception du vivre-ensemble ». Car Serge Le Boulch en est convaincu : prévoir des aménagements pour des logements multi-générationnels ne suffit pas, il faut quelqu’un pour les animer. C’est ainsi qu’est né en 2013 le dispositif « Chers voisins », fruit d’un partenariat entre Sollar (1001 Vies Habitat, groupe Axa), Récipro-Cité et l’Université Lyon III.
Le premier projet a vu le jour à Saint-Germain-au-Mont-d’Or, dans une résidence d’une cinquantaine de logements où cohabitent plusieurs cultures et générations : « Avec les habitants, les salariés de l’entreprise et le bailleur social, nous avons construit une réponse innovante au service de la mixité intergénérationnelle, du lien social et du pouvoir d’achat », explique Serge Le Boulch. Les habitants deviennent acteurs de leur lieu de vie, accompagnés par un « gestionnaire animateur » pour l’organisation d’activités (bricolage, jardinage, etc.). Un accord collectif permet également aux habitants de participer à l’entretien de leur résidence, en contrepartie d’une réduction des charges locatives. L’association « Chers Voisins » est aujourd’hui présente dans 31 résidences en France.
Créer du lien social
Un autre volet de l’activité de Récipro-Cité concerne l’assistance à la maîtrise d’usage en lien avec les maîtres d’ouvrage, les aménageurs, les promoteurs, etc., « pour mettre les habitants au cœur de la définition des programmes, le plus en amont possible ». Avec Eiffage Habitat, Récipro-Cité a développé le concept de résidence « Cocoon’Ages » qui associe une architecture adaptée à une offre de services-animation. Cinq résidences ont déjà été livrées (Clermont-Ferrand, Grenoble, etc.). L’entreprise réfléchit également à de nouveaux services, dont une conciergerie participative, une ressourcerie numérique…
L’agrément ESUS devrait l’aider à changer d’échelle par la reconnaissance des pairs, des institutions et des partenaires de l’ESS, et par l’accès à des financements privés solidaires, l’accès à des fondations et des marchés publics. En 2019, l'organisme lyonnais (avec ses agences de Paris, Nantes et Marseille) a généré un chiffre d'affaires de 1,9 million d'euros avec 34 personnes mais elle prévoit d'atteindre 2,2 millions d'euros cette année.
Cet article a été publié dans le numéro 2424 de Bref Eco.