Annoncé par le Président de la République en pleine crise sanitaire le 17 juin 2020 à Marcy-l’Etoile, le projet de relocalisation de la production de paracétamol en France va voir officiellement le jour. Après un an de R & D, Seqens officialise le lancement de la construction d’une unité de production sur la plateforme chimique de Roussillon.

Comme un goût de revenez-y. En 2008, Rhodia fermait le dernier atelier de production de paracétamol en France sur la plateforme chimique de Roussillon, en Isère. C'est sur ce même site, où il est déjà présent, que le groupe de chimie fine Seqens a donc prévu d'ouvrir, en 2023, une unité de production d’un « principe actif essentiel en France et en Europe », le paracétamol, qu'il fabrique déjà en Chine.

Un enjeu à la fois « technologique, industriel et commercial » selon l'entreprise lyonnaise qui a mobilisé pendant un an plusieurs dizaines de chercheurs pour développer des nouveaux procédés de synthèse en continu permettant de garantir la construction d' « une installation performante, innovante et compétitive sur le long terme avec une empreinte environnementale réduite d’un facteur cinq à dix par rapport aux unités existantes », explique Seqens qui bénéficiera des infrastructures mutualisées du GIE Osiris, opérateur de la plateforme, et en particulier d'une énergie bas carbone.

10.000 tonnes de paracétamol par an

Avec le soutien de l’Etat dans le cadre du programme France Relance (AMI Capacity Building) et les engagements long terme pris par Sanofi et UPSA - qui fabriquent déjà du paracétamol sur le sol français (marques Doliprane, Dafalgan, Efferalgan) mais la matière active chimique provient d’Asie -, Seqens a pu sécuriser une partie du financement et la viabilité de ce projet dans la durée. Le projet représente un investissement de près de 100 millions d'euros dans une unité entièrement en chimie à flux continu.

10.000 tonnes de paracétamol seront ainsi produites chaque année sur le site de Roussillon.

Il est indispensable d’investir pour renforcer la résilience de nos capacités de production de produits de santé et assurer ainsi la souveraineté sanitaire de l’Union européenne 

« Je salue la concrétisation de ce projet de relocalisation de la production de principe actif de paracétamol en France. La crise sanitaire nous l’a montré, il est indispensable d’investir pour renforcer la résilience de nos capacités de production de produits de santé et assurer ainsi la souveraineté sanitaire de l’Union européenne » souligne Agnès Pannier-Runacher, Ministre déléguée à l’industrie.