L'équipe de Cuir Marin de France
Le cuir de poisson ? L’idée n’est pas nouvelle ! On tannait ainsi les peaux de raie au Japon vers le VIIIe siècle. Mais elle gagne en pertinence dans un contexte de raréfaction des espèces et de nécessaire optimisation des productions… « En France, la production de saumon, par exemple, laisse 50 000 tonnes de peaux dont à peine 10% sont valorisées, remarque Emmanuel Fourault, créateur de Cuir marin de France, avec Benjamin Malatrait et Gauthier Lefébure. Il existe des gisements énormes de peaux de poissons ».
Pour le jeune homme de 25 ans, diplômé en chimie et entrepreneuriat, comme pour ses comparses ingénieurs chimistes, la valorisation des peaux inutilisées s’imposait… Adeptes de chimie verte, ils tannent naturellement, avec une molécule d’écorce d’arbre. Et, comme les écailles de poisson apportent un grain unique, proche des cuirs de serpent, leur projet ajoute à la préoccupation environnementale, l’ambition de viser le marché du luxe.
Leur procédé de fabrication, initié en 2016 a été finalisé après deux ans de recherche avec le Centre technique du cuir à Lyon. Issus d’une autre région, les fondateurs ont choisi de venir s’installer à Lyon pour bénéficier de l’offre de service Beelys. Forte d’une levée de fonds participative de 100 000 €, fin 2018, la jeune entreprise table sur un chiffre d’affaires de 100 000 euros cette année, en fabriquant essentiellement pour les marques d’horlogerie et de petite maroquinerie… Et vise le million d’euros à trois ans !
Ce portrait fait partie d'une série de portraits d'entrepreneurs accompagnés par Beelys (Université de Lyon) qui organise le Hublo Festival le 23 mai 2019 à La Sucrière (Lyon).