Alban Razia (Bref Eco) et Xavier Lépingle (Unitex) sur le plateau de BFM Lyon.
BFM Lyon
Chaque mardi, en direct à 18 h 40 puis en replay, Bref Eco s’invite chez BFM Lyon pour l'émission Focus Eco, le rendez-vous de l'économie lyonnaise. Cette semaine, nous recevons Xavier Lépingle, vice-président d'Unitex, syndical patronal du textile en Auvergne-Rhône-Alpes qui évoque la conjoncture mais également le festival de la soie, Silk in Lyon, qui revient du 20 au 23 novembre.
Pour ses vingt ans, le festival de la soie Silk in Lyon revient en mode biennal. « On s’est rendu compte que c’est un événement très intense à construire et que cela nous faisait courir après les échéances. Pour enrichir et renouveler un événement qui attire presque 10 000 personnes sur un week-end, nous avons préféré passer en bisannuel », explique Xavier Lépingle qui chapeaute le festival organisé au Palais de la Bourse du 20 au 23 novembre.
Le programme reste sur le triptyque habituel : faire comprendre au visiteur comment on fait un textile en soie (de la matière au produit fini) avec un parcours des savoir-faire ; montrer ce que l’on peut faire de cette matière avec des artisans et des créateurs ; et conserver la mémoire patrimoniale de la soie avec un cycle de conférences et la présence de musées.
Le textile régional représente 15 Md€ de chiffre d'affaires
Dans cette interview, Xavier Lépingle revient aussi sur la filière textile, qui regroupe 600 entreprises et 17 000 emplois dans la région. « 45 % de ces entreprises sont dans la mode. On en a aussi 45 % qui travaillent dans le textile technique pour le médical par exemple ou l’aéronautique. Dans un avion, plus de la moitié du poids tient au textile, sous forme de fibre de verre. Les 10 % restants concernent le textile d’ameublement », expose le représentant syndical. Le total représente 15 milliards d’euros de chiffre d’affaires dont 90 % à l’exportation.
Tout ne va donc pas si mal. Dans le passé, les délocalisations ont concerné les productions de masse mais la France est restée très forte sur des savoir-faire d’exception dans la mode ou dans le technique, ce qui peut être valorisé.
Le luxe toujours aussi résilient
Xavier Lépingle fait aussi remarquer que, parmi les entreprises qui travaillent dans la mode, il y a des réalités contrastées entre celles qui servent des grandes marques qui se portent plutôt bien parce qu’on est dans l’industrie du luxe avec une phase d’investissement et de consolidation ; et celles qui sont sur un marché milieu/haut de gamme.
Quant aux droits de douane, Xavier Lépingle, qui est lui-même directeur général d’Hermès à Saint-Fons, ne semble pas les voir comme un facteur très impactant. Il explique en effet que les politiques de prix sur les produits d’exception permettent de les absorber.
Acheter un produit textile à 3 €, ce n’est pas réaliste
Même si tout le monde n’est pas dans le luxe, les entreprises régionales restent très éloignées de la fast fashion et ne sont donc pas impactées par les sites de type Shein et Temu. Pour Xavier Lépingle, ces cas « font quand même du mal car c’est une mauvaise éducation pour les consommateurs. Acheter un produit textile à 3 €, ce n’est pas réaliste : ça veut dire que l’on ne respecte pas l’environnement ni les conditions sociales. J’espère que ces excès vont réguler à terme les comportements des gens qui se diront qu’ils ne peuvent pas être écoresponsables uniquement sur ce qui se fait en France ».
On verra quel sera le succès des magasins Shein qui s’implantent actuellement en France. Avec Silk in Lyon, l’Unitex travaille justement à démontrer que derrière un produit, il y a beaucoup de métiers et donc qu’un produit doit avoir une vraie valeur marchande.
L'ÉMISSION FOCUS ECO, ISSUE D'UN PARTENARIAT ENTRE BFM LYON ET BREF ECO, EST À RETROUVER EN REPLAY ET EN DIRECT SUR LA CHAÎNE BFM LYON, SUR LE CANAL 30 DE LA TNT ET SUR LES CHAÎNES 479 (BOX SFR), 315 (BOUYGUES) ET 915 (FREE).