MS est spécialisée dans la création d’installations de traitement et de recyclage de matériaux minéraux et d’eau, notamment pour les chantiers de creusement de tunnels.
Spécialisée dans la création d’installations de traitement et de recyclage de matériaux, de minéraux et d’eau, la société de Veyre-Mouton, MS, milite auprès de ses clients pour l'utilisation de machines « remanufacturées ». Et investit dans le concept.
« MS fait du remanufacturing depuis 30 ans », affirme Alexandre Guillaume, à la tête, avec sa sœur Cécile, de cette entreprise de cent personnes spécialisée dans la création d’installations de traitement et de recyclage de matériaux, minéraux et d’eau, notamment pour les chantiers de creusement de tunnels. Ces équipements ont deux missions : préparer la boue de forage qui stabilise le terrain lors du passage du tunnelier et séparer et recycler les matériaux excavés et l’eau.
Atelier et équipe dédiés
Ces « usines éphémères », dont le prix oscille entre 5 et 15 millions d’euros, sont utilisées pendant deux à trois ans alors qu’elles ont une durée de vie de 20 à 25 ans. « Nos clients nous ayant demandé de les reprendre, une offre est négociée au moment de la vente et quasi systématiquement levée », indique le dirigeant. Chaque année, MS, qui affiche un chiffre d'affaires oscillant entre 30 et 40 millions d'euros, investit « plusieurs millions d’euros » dans ces rachats.
Après démontage, les composants reviennent au siège de Veyre-Monton. Chacun, du plus petit au plus gros, est vérifié et réparé - en interne ou par un sous-traitant - pour être utilisé dans la construction d’une nouvelle station qui, en moyenne, comprendra moins de 10 % d’éléments neufs. Vendue moins chère qu’une neuve, elle bénéficiera de la même garantie.
Certains client encore réticents
« Nous proposons systématiquement une installation neuve et une remanufacturée. Mais certains clients sont réticents par peur d’un manque de performances », regrette Alexandre Guillaume qui relève que le remanufacturing induit une baisse de 90 % de l’empreinte carbone (impact matière) d’une installation. Dans le contexte actuel de sensibilisation croissante aux questions environnementales et climatiques et d’appels à la sobriété, mais aussi de hausse du coût des matières premières et de tension sur la fourniture de composants, les dirigeants de MS espèrent voir levées les réticences de leurs clients.
« Il faudrait que soit instaurée une norme pour les biens d’équipement industriel remanufacturés, comme pour les produits électroniques reconditionnés », ajoute Alexandre Guillaume. « À l’avenir, nous voudrions ne proposer que des installations remanufacturées », avance Cécile Guillaume qui travaille à la conception d’un atelier de remanufacturing dans lequel MS investit 2 millions d’euros.
Cet article a été publié dans le numéro 2509 de Bref Eco.