Nicolas Rousset, fils aîné de Bruno Rousset, a pris la présidence du family office Evolem.
Eric Soudan
Le family office de Bruno Rousset, désormais dirigé par son fils aîné Nicolas, affiche des ambitions fortes, soutenues par la cession du groupe April. A horizon 2030, il espère accompagner 100 nouvelles « initiatives durables » en faveur de l’entrepreneuriat, de l’emploi, de l’éducation et de l’environnement.
2020, une année de transition pour Evolem, le family office de Bruno Rousset créé en 1996. En effet, le fondateur d'April a souhaité prendre du recul pour des raisons de santé. C'est son fils aîné, Nicolas Rousset, 42 ans, qui est ainsi devenu président de la SAC Evolem. Par ailleurs, un conseil de surveillance « associant les cinq enfants majeurs de Bruno Rousset » a également été créé, le fondateur d'April en prenant la présidence.
Une raison d'être en faveur de l’entrepreneuriat, de l’emploi, de l’éducation et de l’environnement
Le family office a également profité de cette année de changement pour définir sa « raison d'être » qui doit dicter sa stratégie pour les années à venir : « Faire grandir des initiatives durables en faveur de l’entrepreneuriat, de l’emploi, de l’éducation et de l’environnement. » Une raison d'être - et un engagement RSE fort avec la création d'une direction dédiée- qui irriguera les différentes activités du groupe. Que ce soit au niveau de l'investissement dans les PME (Evolem Plateforme), dans les start-up (Evolem Start) ou dans le soutien à des projets à but non lucratif pour démultiplier leur impact (Evolem Philanthropie). « Notre objectif est d'accompagner cent nouvelles initiatives durables d'ici 2030 », ambitionne Nicolas Rousset, aidé par la vente d'April, pour près d'un milliard d'euros en 2019. A titre de comparaison, Evolem a accompagné 150 projets depuis sa création.
Augmenter le rythme d'investissement
Dans le détail, Evolem souhaite investir dans dix nouveaux groupes (15 aujourd'hui en portefeuille représentant 5.700 emplois pour un chiffre d’affaires agrégé de 644 millions d'euros) et 50 nouvelles start-up (20 en portefeuille), et développer dix nouveaux projets immobiliers pour dégager, à horizon 2030, 260 millions d'euros de plus-value. « Nous pourrons investir des tickets plus importants, ajoute François Noir, managing partner d'Evolem. Avant, nous pouvions mettre 20 millions d'euros. Nous pourrons désormais aller jusqu'à 35 millions ».
Un budget de 40 millions d'euros sera également consacré aux actions philanthropiques, notamment à travers le fonds de dotation Evolem Citoyen, et le nouveau fonds de dotation en faveur de l’environnement, Domorrow. D'ici 2030, Evolem souhaite également ouvrir quinze Eden School à travers la France, pour former des jeunes de moins de 18 ans au métier de développeur Web.
Une bonne année 2020
Sur l'année écoulée, Evolem, qui gère 850 millions d'euros d'actifs, a investi environ 50 millions d'euros. Evolem Plateforme a ainsi réalisé six opérations dont quatre croissances externes (IPCO, BMRP, Lefebvre Paysage, Gamma Software). Le family office a également réalisé la cession de Nutrisens, leader de la nutrition médicale, après 14 ans d’accompagnement qui a vu l’entreprise croître de 7 à 104 millions d'euros de chiffre d’affaires : « Nous pouvons rester longtemps actionnaire. D'ailleurs, dans nos contrats, il n'y a pas de clause de sortie », illustre François Noir qui cible des PME « réalisant entre 10 et 30 millions d'euros de chiffre d'affaires pour les amener au stade d'ETI à 250 millions d'euros ».
Evolem Start a quant à elle mené cinq opérations (LiveJourney, Recall, Luko, Comptoir de Campagne et Kalray).
Enfin, Evolem Philanthropie soutient à ce jour 28 projets auprès des acteurs de l’innovation sociale (Eden School et Key4Job, Ronalpia, Rejoué…) à différents stades : de l’amorçage au développement d’un projet, de l’expérimentation d’un nouveau programme à l’essaimage.