Thomas et Mélissa Flauraud veulent faire de Bonjour World une entreprise inspirante, experte, humaine, y compris dans l’enseignement à distance.
Après un arrêt brutal d'activité au début du confinement, le centre de langues Bonjour World a rebondi très fort dans le secteur du tourisme et dans le langage des signes.
« Cette crise a accéléré la démarche dans laquelle nous nous sommes inscrits dès la reprise de l’Institut des langues de spécialités (ILS). En quelques semaines, nous avons gagné en notoriété nationale et en expertise pédagogique et développé nos innovations digitales pour l’enseignement à distance », analyse Thomas Flauraud qui est depuis 2018, avec son épouse Mélissa, à la tête de ce centre de langues clermontois créé en 1992, qu’ils ont immédiatement renommé Bonjour World. Un nom « moins institutionnel » dont ils entendent faire « une marque forte ».
Accompagner la montée en compétences de leurs salariés en chômage partiel
Les jeunes dirigeants ont vécu la période de confinement en « deux phases très dures ». Lorsque l’activité de Bonjour World (qui a généré un chiffre d'affaires de 2 millions d'euros l'année dernière) a brutalement baissé de 95 %, ils l’ont relancée en proposant des formations gratuites pour les enfants. Quatre semaines plus tard, avec la mise en place par l’Etat d’un fonds de financement de formations, Bonjour World a dû répondre à « une demande forte d’entreprises de toute la France, pour accompagner la montée en compétences de leurs salariés en chômage partiel ». Le secteur du tourisme a été le principal demandeur. Bonjour World, qui est l’un des leaders français de l’apprentissage de la langue des signes, a également formé une cinquantaine de salariés de crèches à l’apprentissage du « Bébé Signe » qui permet aux très jeunes enfants de communiquer avant de savoir parler.
Quarante recrutements
Au total, le nombre de personnes en formation est passé de 150 à 300 par mois et celui de formateurs de soixante à cent. Les recrutements se sont faits avec les mêmes critères très stricts qu’auparavant. Notamment enseigner sa langue maternelle et avoir une expérience de plusieurs années. Trois semaines après la réouverture des salles des deux centres de Bonjour World - à Clermont-Ferrand et Orléans (Loiret) -, avec toutes les mesures sanitaires qui s’imposent, la reprise des activités d’enseignement en salle est timide. « Cette crise sévère modifie pour nous le prisme du présentiel et du distanciel, note Thomas Flauraud. Mais il ne faut pas opposer l’un à l’autre. » Aussi, la volonté de Bonjour World de s’installer dans quelques villes n’est-elle pas remise en cause. Peut-être sera-t-elle simplement ralentie.
Cet article a été publié dans le numéro 2420 de Bref Eco.