Guillaume Lonchamp, Khaled Al Mezayen et Justine Vidil, les trois associés d'InovaYa.
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La start-up lyonnaise InovaYa, qui développe des systèmes de traitement de l'eau autonomes brevetés pour les industriels, le secteur public et les ONG, souhaite accélérer en lançant une deuxième levée de fonds.
En 2012, Khaled Al Mezayen, diplômé en pharmacie industrielle, se rend dans un camp de réfugiés syriens pour apporter son aide, avec des médicaments. Il se rend alors compte d’un problème beaucoup plus grave : le manque d’eau potable. « Deux milliards de personnes dans le monde n’ont pas accès à l’eau potable », relate le jeune entrepreneur qui décide de se saisir du problème à bras-le-corps. Avec deux associés, Justine Vidil et Guillaume Lonchamp, ils créent début 2018 à Lyon la société InovaYa, avec l’idée de développer une unité mobile innovante pour filtrer l’eau, « sans consommable et avec le moins de maintenance possible ».
Après plusieurs mois de R & D, ils mettent au point unYo®, un système autonome alimenté par un groupe électrogène ou des panneaux photovoltaïques, qui automatise le processus de traitement de l’eau et la régénération des filtres membranaires sans produit chimique, pour les préserver jusqu’à dix ans. Le système intègre des capteurs qui permettent, grâce à l’intelligence artificielle, d’adapter les filtres à la pollution présente dans l’eau (bactérie, virus, métaux lourds, perturbateurs endocriniens, etc.), tout en préservant les minéraux naturellement présents.
La start-up a déposé deux brevets pour son innovation qui s’adresse à la fois aux industriels, au secteur public et aux ONG. Depuis son lancement, InovaYa a permis de traiter 75 millions de litres d’eau potable à travers une vingtaine de machines déployées dans le monde.
Baisser les coûts de production
L’an dernier, InovaYa a récolté 920.000 euros auprès de business angels. Cette fois, elle cherche à lever 3 millions d’euros (1 million est déjà sécurisé) auprès de fonds à impact et de business angels pour accélérer son développement commercial et la digitalisation de sa solution. Elle entend également baisser ses coûts de production en se dotant, début 2022, de son propre atelier d’assemblage.
En France, l’entreprise de dix personnes a signé un partenariat avec la Saur avec qui elle poursuit sa collaboration sur des projets innovants pour des zones isolées et des écoquartiers. InovaYa propose également sa solution aux industriels, permettant jusqu’à 90 % de réutilisation de leurs eaux de process. Par ailleurs, elle collabore avec Plastic Odyssey, le bateau qui va faire le tour du monde pour lutter contre la pollution plastique en mer, afin de potabiliser l’eau à bord.
Cet article a été publié dans le numéro 2464 de Bref Eco.