Alexandre Teston, directeur commercial et Loïc Asin, fondateur.
A.R.
Deux jeunes lyonnais ont décidé de bousculer le monde de la pub en apportant un complément de visibilité aux marques. La recette met en œuvre la photo, les réseaux sociaux et un mécanisme de récompense. Explications.
En mai 2015, à l’occasion d’un concours d’entreprise, la photo de l’un des participants a été choisie pour illustrer les affiches publicitaires. « Mes amis ont été surpris. Ils se sont pris en photo devant les affiches pour les partager sur les réseaux sociaux. Je me suis dit que cela relayait très bien la publicité » se souvient l’intéressé, Loïc Asin, 26 ans, diplômé de l’école de commerce de Rouen.
L’idée fait son chemin et, avec son ami Alexandre Teston, ils imaginent rapidement un concept qui fait l’objet d’un dépôt de brevet fin 2015 aux Etats-Unis. En 2016, les deux compères font développer l’application et réalisent des tests jusqu’à la preuve du concept en décembre. Un premier contrat est signé en mars 2017 avec le LOU Rugby et son sponsor, le Crédit Agricole.
Mettre en valeur une marque en échange d'une récompense
De quoi s'agit-il ? De proposer au public de se prendre en photo avec un produit qu’il aime et de la partager sur les réseaux sociaux. Celui qui comptabilise le plus de votes obtient une récompense de la marque ainsi valorisée.
Concrètement, la société lance une campagne sur Krowdis en y déposant les outils pour faire des photos sympas. Les consommateurs publient les photos sur leur réseau social en invitant leurs amis à voter pour eux sur le site de Krowdis. « C’est une recommandation personnelle à sa communauté, c’est très efficace, commente Loïc Asin. En tout cas, plus efficace qu’une publicité reconnue comme un spam et bloquée ! ».
Krowdis se rémunère avec une commission en partie fonction du nombre de sessions utilisateurs. Le premier contrat signé par la jeune entreprise portait sur cinq matches du LOU avec, comme récompense, une rencontre avec les joueurs. « L’opération a fonctionné mieux que prévu, note Alexandre Teston. Cela nous a fait connaître et nous avons de nombreuses demandes maintenant ! »
De nombreux secteurs à exploiter
L’entreprise espère se développer dans le sport, l’événementiel (concerts…), les love brands (Nutella, Coca…), les associations caritatives. « Nous visons maintenant une levée de fonds de 500.000 euros pour assurer le développement commercial et internaliser l’informatique » indique le fondateur. Et après ? Ce sera l’Amérique ! « Il faut aller vite car il y a de gros acteurs sur le marché » conclut-il
Cet article a été publié dans le numéro 2290 de Bref Eco.