Le navigateur de MyCO permet d'observer les sites qui récoltent des informations sur leurs visiteurs.
MyCO
« Un modèle européen basé sur le partage et l’éthique. » C’est ce en quoi croient Michel Garcia, Arnaud Blanchard et Dominique Morel, les cofondateurs de MyCO, une coopérative de données.
Il fallait pour cela gérer une problématique majeure : « Si on faisait une société classique détenue par des capitaux privés, on pouvait, par définition, être racheté », explique Arnaud Blanchard, le CEO de MyCO. L’idée vient donc de créer une coopérative, une structure qui, de par ses statuts, ne peut pas être rachetée. Les fondateurs de MyCO ajoutent à cela deux règles : « Seules des personnes physiques peuvent devenir membres, et leur participation est limitée à 500 parts maximum. »
Deux outils principaux
Pour que la coopérative fonctionne, MyCO a d’abord pris le parti de créer un navigateur Internet, fondé sur le code source de Firefox, sécurisé et qui empêche les sites de récolter des informations au sujet de l’utilisateur. Il existe aussi la possibilité de ne pas activer cette sécurité et de pouvoir observer le nombre de cookies récoltant des informations sur un site. Celui-ci est accessible même aux personnes extérieures à la coopérative.
Le deuxième outil est la plateforme MyCO. Il s’agit d’un onglet sur le navigateur qui permet d’interagir avec la communauté en créant des « projets ». Ils sont à trois niveaux : « Le cercle des proches, un cercle pour des échanges professionnels et enfin un cercle consacré aux marques », décrit Dominique Morel, le CTO.
Une monnaie virtuelle
Ces marques payent pour obtenir des informations anonymisées et créer ensuite un projet adressé aux personnes ciblées. Les échanges dans les deux derniers cercles génèrent une monnaie virtuelle : le MyCoin. Celle-ci est convertie chaque fin de mois en euros en se basant sur le montant total de transactions effectuées et sur le pourcentage de MyCoin qu’une personne a généré.
Pour sécuriser le tout, MyCO « utilise plusieurs bases de données, avec des encryptages différents, pour être sûr qu’un hackeur ne puisse pas obtenir toutes les informations d’un individu d’un coup », précise Dominique Morel. Début 2019, MyCO, qui emploie actuellement 10 personnes, écrira les transactions de MyCoin dans la blockchain, ajoutant ainsi une nouvelle pierre à l’édifice de sécurité.
Cet article a été publié dans le numéro 2342 de Bref Eco.