L'équipe de Tollys avec en bas à gauche, Philippe Guillot-Chêne, cofondateur, au centre Jacques-François Martin (président), et en haut à gauche Vincent Charlon (directeur général).
Tollys
Développer une nouvelle immunothérapie visant à traiter différents types de cancer : c’est l’ambition de Tollys, société biopharmaceutique lyonnaise axée sur l’immunité innée, fondée en 2015 par des scientifiques du Centre de recherche en cancérologie de Lyon (CRCL) et du Centre Léon Bérard.
La société, qui compte dix collaborateurs a prévu d’emménager dans l’immeuble en construction Bioserra 2, au cœur du Bioparc de Lyon 8e en 2021. Elle a récemment finalisé une levée de fonds de 2,3 millions d’euros, ce qui porte à 6,4 millions d’euros le montant levé depuis sa création. « Une opération plus conséquente, autour de 20 millions d’euros, est d’ores et déjà envisagée dans les neuf à douze mois à venir », indique Vincent Charlon, directeur général depuis novembre 2019.
Lors du récent tour de table, les actionnaires historiques (fondateurs, business angels, family office…) ont réitéré leur confiance et ont été rejoints par de nouveaux investisseurs privés. Par ailleurs, Dino Dina, ancien Pdg de Dynavax et de Chiron Vaccines, Philippe Goupit, qui a une longue carrière dans l’industrie biotechnologique et pharmaceutique, et Céline Saint Olive Baque, dirigeante de Noraker (lire Bref Eco du 29 avril 2020) ont rejoint le conseil d’administration de Tollys.
Le cancer de la vessie en ligne de mire
Les fonds levés seront utilisés pour avancer le développement préclinique du TL-532, « la première immunothérapie anticancéreuse basée sur un activateur synthétique spécifique du récepteur Toll-like 3 (TLR3), lequel se situe en première ligne pour reconnaître certains corps étrangers dans l’organisme », explique Vincent Charlon. « Le récepteur TLR3 est une cible validée en oncologie mais aucun activateur du TLR3 n’est disponible sur le marché pour l’instant. Le TL-532 est donc le premier, avec une séquence d’ARN double brin entièrement définie, ce qui facilite sa production », complète t-il.
Tollys utilisera ce financement pour produire le TL-532 et pour lancer les études de sécurité réglementaires requises avant des essais cliniques prévus d’ici fin 2021-début 2022. La première application vise les patients atteints d’un cancer de la vessie non invasif sur le plan musculaire pour lesquels le traitement standard par le BCG (le Bacille de Calmette et Guérin, du même nom que le vaccin contre la tuberculose) a échoué. Le TL-532 sera administré par voie intravésicale, selon une procédure bien connue des urologues.
Cet article a été publié dans le numéro 2416 de Bref Eco.