Gilles Fedak et Haiwu He sont deux anciens chercheurs de l’INRIA de Lyon.
La start-up lyonnaise iExec avait fait parler d’elle en 2017 lorsqu’elle avait levé 10.000 bitcoins (12 millions de dollars à l’époque) en moins de trois heures. L’entreprise des deux chercheurs Gilles Fedak et Haiwu He avait alors pris une autre dimension et surfe depuis sur deux pans d’activité basés sur le Web 3.
Le web 3 ? Gilles Fedak le définit comme « un Web où l’on garde la propriété et le contrôle de ses biens et ses données ». Sur ce mode, iExec propose une place de marché décentralisée basée sur une blockchain et du calcul confidentiel sur laquelle on paie en RLC, une cryptomonnaie que les deux chercheurs ont créée. Cette place de marché est utilisée par des clients pour monétiser l’usage de leurs applications ou de leurs données, tout en en gardant la propriété. « C’est parfait par exemple pour le partage de données biométriques », cite Gilles Fedak. iExec propose aussi d’accompagner les entreprises dans leurs infrastructures informatiques en intégrant ses solutions technologiques, toujours dans le souci d’apporter des éléments de confidentialité, de preuve ou de sécurisation.
Cas d’usage à explorer
Concrètement, iExec travaille par exemple pour le Centre technique des industries mécaniques (Cetim) dans la mise en œuvre d’une solution blockchain permettant de garantir l’intégrité des données issues de capteurs et de bancs d’essais et de les partager de manière sûre. iExec a aussi accompagné l’allemand KnowledgeX dans la mise en place d’une plateforme mettant en relation de manière sécurisée des entreprises détentrices de données clients et des data scientists freelance. Citons aussi une intervention auprès de banques dans la comparaison de données pour lutter contre le blanchiment d’argent. Ou encore dans la mobilité pour une société d’autoroute.
Gilles Fedak voit de nombreux cas d’usage à venir dans l’identité, l’industrie 4.0, la voiture autonome… « Dans la mesure où les enquêtes montrent que la gestion des données du Web 2 pose problème au public, on peut penser que le Web 3 représente bien l’avenir », conclut-il.
iExec, qui emploie 50 personnes, ne dévoile pas son chiffre d’affaires mais annonce une croissance à deux chiffres sur son activité de prestation. En parallèle, son stock de RLC s’apprécie au fur et à mesure que les clients en achètent. Tandis que les Bitcoins et autres Ethers levés en 2017 constituent aussi un trésor de guerre.
Cet article a été publié dans le numéro 2508 de Bref Eco.