L’équipe de Neovision grandit de jour en jour : l’entreprise grenobloise a connu une croissance de 50 % en 2021 et poursuit son ascension.
Neovision
L’intelligence artificielle (IA) est-elle réservée aux géants américains ? Loin de là. Les initiatives des start-up et PME régionales pullulent. Savant mélange de maths et d’informatique, la notion d’IA est cependant parfois galvaudée. La start-up grenobloise Neovision espère cependant pouvoir la faire entrer dans le quotidien des entreprises.
Il est si plaisant pour une entreprise de se faire mousser avec un mot qui sent bon la science-fiction ! Pourtant, la plupart du temps, l'IA n'a rien à voir avec un robot humanoïde avec lequel on aurait une vraie conversation ou avec le pilotage d’un vaisseau spatial...
L’IA est plutôt présente dans l’industrie ou les services : elle analyse des images, des textes, afin d’anticiper ou aller plus vite qu’un humain. Chez Neovision (2 M€ de CA 2021 avec 38 personnes), start-up grenobloise créée par des mathématiciens en 2014, on estime que l’IA devrait être mise à la portée de tous.
Du concret pour les entreprises
Alors, de quoi parle-t-on ? « De proposer de vrais leviers d’automatisation et d’aide à la décision », répond Lucas Nacsa, cofondateur de Neovision qui travaille avec des clients dans l’industrie, le médical, l’environnement, parfois pour trouver de nouveaux business models, le plus souvent pour améliorer les process existants. Avec Michelin par exemple, Neovision travaille sur la qualité des pneus d’avion. « Avec la photo d’un pneu usagé répertorié et présentant un dommage, l’IA reconnaît le dommage, établit un diagnostic, propose une réparation », commente Lucas Nacsa.
De l’industrie à la santé
Pour Pellenc ST (Pertuis/Vaucluse), un fabricant de machines de tri de déchets, Neovision a conçu une IA qui permet de distinguer les plastiques alimentaires et non alimentaires. Intégrée à la machine équipée d’un dispositif optique, l’IA reconnaît les déchets de plastiques, qui passent sur un tapis roulant, en moins d’1,5 ms avec seulement 6 % d’erreur. « C’est mieux qu’avec un algorithme standard ; nous avons permis à l’IA d’apprendre, avec un grand nombre de photos de chaque sorte de plastique. » Autre exemple avec la mutuelle Acoris (Besançon) pour laquelle Neovision travaille sur la plateforme de télé-médecine dentaire. Dans un Ehpad par exemple, une infirmière scanne la bouche d’un patient. L’IA réalise un prédiagnostic et pose une recommandation validée par le dentiste qui peut alors, si nécessaire, se focaliser sur des cas plus complexes. Toujours en médecine, une IA de Neovision a appris à compter des cellules sur une lame de laboratoire. « En fait, l’IA adresse des tâches qui semblent très faciles pour un humain mais qui étaient très difficiles jusqu’ici pour de l’informatique », commente Lucas Nacsa.
Du code, toujours du code
Mais concrètement, qu’est-ce qu’une IA ? Ce sont toujours des lignes de code, comme dans un programme standard, mais celles-ci mettent en œuvre un algorithme qui apprend car il sait trouver seul des paramètres de choix. Cela implique au préalable que les données d’apprentissage soient sûres (donc validées par des experts) et qu’une puissance de traitement importante soit disponible. Neovision est, sur ce point, le premier partenaire français du fabricant américain de processeurs Nvidia en matière d’IA.
Cet article a été publié dans le numéro 2508 de Bref Eco.